Société

l'essor

L’e s s o r

 

Forum   •   La parole aux lecteurs

 

Pendant plus de dix ans, j’ai produit des articles pour les Forums auprès du périodique «l’essor» sur des sujets de société tels la violence des jeunes, la consommation et autres.

Ce journal indépendant travaille au rapprochement entre les humains et à leur compréhens réciproque. À chaque édition, il est proposé un thème de forum où chaque lecteur-lectrice est invité à produire un article approprié concernant un problème de société que l’actualité met en avant !

Sommaire :

- La violence   :   des jeunes
- La Paix   :   dans le monde
- La Croissance   . . .   facteur de mort de la société ?
- Les Convictions   :   du GSsA ?
- Les Déchets   :   l’erreur rédhibitoire !
- Le Néolibéralisme   :   à une politique radicale !
- Le gaspillage   :   et la logique qui le rend possible !
- Les OGM   :   la «privatisation» de la vie ?
- L’achat   -   d’un avion de combat !
- Les Indignés   :   D’innombrables motifs d’indignation !
- Le Marché   :   de la santé
- Changer   :   fondamentalement notre mentalité !
- L’État   :   dans quel état ?
- Asile   :   une atteinte à notre image humanitaire !
- Les Médias   :   ni info, ni intox mais formatage !
- Réflexions   :   La justice pénale
- L’insécurité   :   a pour origine la peur !
- Manipulation du végétale   :   Les paysans souffrent à cause de la logique capitaliste
- Le Capitalisme   :   attaquons-nous à sa logique dominatrice
- La Peur   :   son instrumentalisation par le pouvoir
- Le Bonheur   ...   non mais quelle imposture bon sang !
- Forum Libre   ...   L’Intelligence Artificielle – comment l’imposer... bon sang !
- La consommation   ...   Le consommateur à consommer... bon sang !
- Du retour   ...   du balancier !
- L’Après   ...   coronavirus pandémique !
- L’Anarchisme   ...   une définition plus adaptée !
- La manipulation   ...   un fait de société !
- Diagnostic   ...   d’une société malade de la consommation !
- Intelligence artificielle   ...   un changement de contrat social à «bas bruit» !
- Intelligence artificielle   ...   les deux faces de Janus
- Mettre en question   ...   les inventeurs de l’IA
- Liens divers

 

 


 

La violence des jeunes

Forum • Décembre 2007

On tartine sur la violence des jeunes comme s’il n’y avait que les jeunes qui étaient violents, comme s’ils étaient les seuls concernés, comme si c’était toute leur faute. Mais cette façon de poser le constat soulève de graves problèmes. Car c’est par ce type de raisonnement que s’installent les désordres juvéniles que nous observons dans nos sociétés, qui loin d’être les attributs d’une jeunesse débridée, sont simplement la conséquence de l’importance donnée à la répression sociale, la justice moraliste et au recours à la police toute-puissante dans la résolution des problèmes de notre société.violence des jeunes

Nous vivons dans une société faite de violence issue des politiques économiques bâties sur la concurrence économique et les rapports de force des dirigeants sur la population, où les déséquilibres sociaux entre les gouvernants et les citoyens, entre magistrats et peuple, règnent en maître. La soi-disante «violence des jeunes» n’est que le reflet de la réalité de la société dans son ensemble et n’est que la conséquence des choix de société de leurs parents. Nous devons enfin comprendre que la théorie de la «violence des jeunes» et de l’imposition de comportements formatés pour la combattre, est parfaitement contreproductive !

lire plus... Notre société veut «produire de la sécurité»...

GEORGES TAFELMACHER
artisan et anarchiste, Pully

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La Paix

Pacifisme, défense et promotion de la paix

Forum • Février 2008

Nous avons estimé que les lecteurs de l’Essor étaient susceptibles d’être intéressés par le débat qu’ont eu récemment Pierre Jeanneret (historien) et Georges Tafelmacher (animateur du GSsA). Nous avons demandé à ce dernier de résumer ce débat.

PaixEn réponse à nos questionnements de l’institution militaire, on cherche à relégitimer l’armée en trouvant dans son nouvel usage pacificateur, sa noblesse! La droite dure et sécuritaire ne supporte aucune limitation de l’armée alors qu’elle cherche à mettre des limites au pacifisme. Et pourtant, on doit pouvoir mettre l’armée en question et contester son emprise si nous voulons évoluer vers une société pacifiée et promouvoir la paix par d’autres moyens que ceux des armes.

Lire plus... Que nous prouve le recours aux armes ?

Georges Tafelmacher

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La croissance :

la mort de la vie intelligente sur cette terre !!

Forum • Juin 2008

Les responsables économiques oublient que la croissance est, telle celle du nénuphar, exponentielle! Mais, contrairement à ce que l’on croit généralement, cette pensée unique néolibérale ne nous a amené que des déboires et le martèlement médiatique et la réitération quotidienne des déclamations affirmatoires des tenants du libéralisme aggravent nos soucis pour notre avenir.

croissanceOn essaie de nous persuader que la croissance serait le fondement de l’économie et qu’elle amènerait la prospérité. Or cette croissance n’est qu’un avatar pour justifier l’autorité de ses théologiens. Par la croissance, on cherche d’abord son pouvoir, ses richesses, son exclusivité et son élitisme.

Lire plus... C’est la croissance qui nous a amené à la catastrophe sociale...

 

Jacquard

Georges Tafelmacher (2008)

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Les convictions du GSsA*

Le ròle de la défense nationale aujourd’hui

Forum • Avril 2009

En ces temps de grave crise existentielle et de profonde mise en question de nos choix de société, c’est le moment de disséquer cette phrase qui sert de titre à ce forum des lecteurs de L’Essor et de passer en revue ses constituants pour voir ce qu’il y a au bout de la théologie pensée-unique déterminant la défense nationale.

armeeJusqu’à maintenant, la philosophie de la défense consistait à vouloir une paix relative en préparant la guerre, soit en s’armant contre des tendances perçues comme dangereuses et anéantissantes et en aiguisant son... potentiel de donner la mort. À présent, il faut retourner la proposition en insistant sur le fait que si on veut la paix, il faut la préparer en s’adonnant à la construction de rapports humains basés sur l’entente, le respect, la compréhension...

lire plus... l’armée et ses moyens militaires...

G.Tafelmacher (2009)
* GSsA = Le Groupe pour une Suisse sans Armée

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Le déchet

au-delà de l’erreur rédhibitoire ?

Forum • Juin 2009

Et si on se posait les vraies questions ?

Dans les sociétés de subsistance d’antan, les activités humaines n’ont pas produit de déchets car tout était utilisé, recyclé, retravaillé, renouvelé de la manière la plus intégrée possible, la matière première était trop précieuse et le travail manuel trop dur pour les gaspiller bêtement.

WEF - chefsL’énoncé du thème du forum sur les déchets contient toutes les contradictions de notre époque car il est formulé du point de vue largement propagé par notre société de consommation conquérante: «business as usual», activité économique nécessaire et industrialisation obligée.

lire plus... Analysons en profondeur la question posée :

texte préparé par Georges Tafelmacher
Gauche en Mouvement
Lausanne

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Le néolibéralisme...

...n’est qu’un fond de culotte !!

Forum • Juin 2010

Le libéralisme ainsi que son fils naturel le néolibéralisme, prônent une limitation du ròle de l’Etat à son expression la plus simple, soit de fixer un cadre aux échanges économiques avec le moins d’entraves possibles, d’imposer une morale unidirectionnelle formatrice et des valeurs de domination et de pouvoir soft.

WEF - chefsLe néolibéralisme n’est autre que l’expression brutale de la nature humaine dans tout ce qu’elle a de dure, de cruelle, d’impitoyable, d’inhumaine, de contraignante et d’imposante et il est même la forme la plus aboutie d’une dictature des élites et des méritants, des leaders et des charismatiques que cette terre ait porté depuis que les hommes ont inventé l’élitisme, le pouvoir et l’enrichissement.

lire plus... Il est l’expression même de notre égocentrisme...

Georges Tafelmacher
    -   P U L L Y   -

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Avant de s’attaquer au gaspillage...

...attaquons-nous à la logique qui rend ce gaspillage possible !!

Forum • Août 2011

Avant de nous poser la question de savoir ce qu’il est possible de faire concrètement dans la vie de tous les jours pour éviter le gaspillage, nous aimerions savoir pourquoi nous sommes dans cette situation, comment nous en sommes arrivés là et quelles sont les prémisses de cette société qui a permis cela.

Victor LebowUn petit retour dans le temps est donc nécessaire. Dix ans après la Deuxième Guerre mondiale, en 1955, un spécialiste américain du marketing, Victor Lebow, exhortait le monde occidental dans les termes suivants:

«Notre économie, à la capacité de production énorme, demande que nous fassions de la consommation un mode de vie. Il faut que nous convertissions l’achat et l’utilisation des biens en rituels, que nous cherchions notre satisfaction spirituelle, la satisfaction de notre ego dans la consommation. Nous devons consommer les choses, les brûler, les utiliser, les remplacer et les jeter à un rythme toujours plus rapide.»

Nous avons exécuté ce programme avec une fidélité qui rendrait M. Lebow euphorique s’il était là pour contempler la société que nous avons construite !

 

lire plus... Cette société a fait de nous des consommateurs; à nous de secouer cette éducation et de la substituer par notre intelligence sociale, notre génie humain, notre entregent et notre envie de survie !

Georges Tafelmacher   -   P U L L Y

 

manipulation

 

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Les OGM...

la «privatisation» de la vie ?

Forum • Octobre 2011

Il y a un aspect de la privatisation qui est passé sous silence, c’est celui du brevetage du vivant par les OGM qui permet à l’industrie de s’engouffrer dans une brèche propre à lui assurer une maîtrise totale de l’agriculture par l’industrialisation de celle-ci.

L’essorLes ressources génétiques des plantes ont été considérées pendant longtemps comme bien commun de l’humanité. Mais depuis une trentaine d’années ce tabou sur le vivant ne cesse d’être transgressé. La mise au point des techniques du génie génétique constitue un tournant majeur en permettant de modifier la matière vivante. L’immense majorité des brevets (environ 97%) sont accordés dans des pays industrialisés, alors même que l’immense majorité des ressources génétiques provient des pays intertropicaux; on estime que le Nord dépend du Sud jusqu’à 95% en ce qui concerne la matière première génétique de ses produits les plus importants.

lire plus... L’essor des biotechnologies a transformé les pays du Sud en un gigantesque terrain de prospection...

Georges Tafelmacher - "NON OGM à Pully"

Lien à la page internet faite en 2007...  «NON OGM à Pully»
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L’achat d’un avion de combat...

Un «hold-up» démocratique !!

Forum • Octobre 2011   n° 5

Fin septembre 2011, les Chambres fédérales ont voté à une large majorité le budget pour l’armée à hauteur de 5 milliards de francs forts.

GripenCe budget inclut, par la bande, l’achat de 22 avions de combat dévolus à la sécurité aérienne, évitant ainsi le danger d’un référendum et le possible refus du peuple échaudé par les coupures drastiques dans les caisses de la sécurité sociale, du chòmage, de la coopération et de la formation. Ce vote a été gagné haut la main par la droite dure malgré le fait que Ueli Maurer, conseiller fédéral en charge du Département militaire et ex-président de l’UDC...

lire plus... aurait préféré une armée plus grande, plus forte, mais moins chère...

Georges Tafelmacher (GSsA)

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Les Indignés

D’innombrables motifs d’indignation !!

Forum • Février 2012   n° 1

En occupant avec entêtement notre espace-temps collectif, les indignés nous interpellent tous. Ils matérialisent la crise et rendent flagrante l’absence de réponses institutionnelles.

Indignes Ces villages de tentes sont insupportables à ceux qui veulent nous enfermer dans nos voitures, nos salons, nos écrans et ces professionnels de la politique réagissent avec condescendance aux indignations des indignés...

En effet, chaque fois que l’indignation se manifeste, les milieux institutionnels cherchent toujours à la rendre aussi puérile et enfantine que possible pour òter au mouvement de protestation sa légitimité. Pour eux, l’indignation ne serait que l’expression de colère de quelques énervés juvéniles et ils ne réduisent le mouvement qu’à ses aspects violents, disqualifiant ainsi toute contestation.

lire plus... La péjoration de l’indignation est une arme fatale pour le mouvement...

Georges Tafelmacher (2012)

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La Santé

Retour sur le forum «Marché de la santé» *

Forum • Juin 2012   n° 3

Un de nos fidèles lecteurs, Georges Tafelmacher, a réagi à notre forum du numéro précédent, sur «Le marché de la santé».

La médecine n’a pas à générer de l’argent

La santé n’a pas à être un «marché» mais doit rester une relation intime avec soi-même et, lors d’une maladie, un rapport désintéressé entre le patient et son médecin. La médecine n’a pas à générer de l’argent, à être soumis à l’obligation de faire des profits ou à être sous la coupe de la loi des actionnaires et de leur volonté de toucher des dividendes. Elle doit rester indépendante des pressions de l’industrie et des moyens publicitaires des représentants médicaux affiliés aux grandes marques !

santeLa recherche pharmaceutique doit impérativement être découplée de la logique marchande et séparée de l’industrie et de ses logiques de rentabilité, de rendement et, surtout, de conquête des marchés, sinon cela pervertira cette recherche en la contenant dans les produits qui rapporteront gros avec un maximum de bénéfices pour, déviance suprême, financer une recherche orientée.

lire plus... Ce serait comme si le serpent du sceptre médical pouvait se rentabiliser en se mordant la queue...

Georges Tafelmacher (2012)

* réaction à l’article de Michel Guillemin

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La Mentalité

Changer fondamentalement notre mentalité !!

Forum • Octobre 2012   n° 5

La fuite en avant est une course dont nous sommes les perdants car elle est une course vers l’oubli, vers l’annihilation et l’autodestruction !

peurLe drame de la fuite en avant est que le regard ne peut pas se porter en arrière et nous empêche donc de comprendre ce qui nous fait fuir. Le propre de la fuite en avant est qu’à aucun moment nous ne voulons voir ce qu’il y a derrière cette fuite et comprendre quels seraient son moteur et ses motivations. Or, la fuite en avant laisserait entendre que nous fuirions pour échapper à quelque chose, que nous nous dérobions pour éviter quelque chose de pénible et persister dans cette voie équivaudrait à un suicide déterminé. Et surtout, la fuite en avant permet de ne pas voir ce qui fait fuir !

lire plus... À première vue, tout indique que nous sommes engagés dans une fuite en avant bien orchestrée...

 

Charte Decroissance

Georges Tafelmacher (2016)

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L’État, dans quel état ?

Des politiciens qui n’assument pas leur fonction !!

À propos du dernier Forum * • Décembre 2012   n° 5

Après une lecture attentive du forum «L’État, dans quel état ?», on peut en déduire que ce n’est pas l’État qui fait problème mais les hommes qui veulent l’incarner.

peur Le problème n’est pas l’État mais ce que l’on fait en son nom. Tant qu’il y a des hommes qui instrumentalisent l’État et l’utilisent pour leurs propres besoins et intérêts, l’État servira leurs intentions. Nous n’avons pas à «réformer» l’État mais les hommes qui veulent prendre le pouvoir et le garder. Certes un État idéal n’existe pas mais il est toujours possible de le rendre un peu plus «populaire» en redonnant le pouvoir aux gens et en instaurant une démocratie libertaire où ce sont les populations qui président à leurs destinées et non une clique avide de richesse et saturé d’un sentiment de supériorité... !

Georges Tafelmacher (Février 2013)

* voir L’État et son état.
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L’Asile

Encore une atteinte à notre image humanitaire !

Forum • Février 2013   n° 1

Le référendum contre les modifications de la loi sur l’asile votées le 28 septembre 2012 par les deux Chambres du Parlement fédéral a abouti et nous aurons à voter contre un certain nombre de durcissements dans le domaine de l’asile (projet 3). Par le biais de la procédure d’urgence, ces mesures ont été adoptées de manière urgente et sont d’ores et déjà entrées en force.

asileIl s’agit notamment de la suppression de la procédure d’asile en ambassade, de l’abandon de la désertion et du refus de servir comme motif d’asile, de la possibilité de placer des demandeurs d’asile dits «récalcitrants» dans des centres spéciaux et de l’autorisation donnée au Conseil fédéral de s’écarter des lois en vigueur afin de procéder à des «tests» dans le traitement des demandes d’asile pendant une période allant jusqu’à deux ans. Cette dernière disposition permettra en particulier de réduire à 10 jours le délai de recours dans certains cas.

lire plus... Bien que le référendum ne serait pas la seule forme de contestation possible...

Georges Tafelmacher (CVSSP)

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Médias

ni info, ni intox mais formatage !

Forum • Avril 2013   n° 2

D’informatifs, les médias sont devenus normatifs puis formatifs. Censés nous informer, les médias ont fini par nous formater aux exigences des besoins de l’industrie et de l’économie et ont réussi à instiller en nous les fondements de la société de consommation rendue incontournable.

medias Pour preuve, il n’y a qu’à faire le décompte des mots-clés principaux utilisés lors des reportages ou dans les commentaires de presse et nous pouvons constater qu’en moins de cinq minutes d’écoute ou de lecture, nous pouvons dénombrer une forte quantité de mots signifiants tels que: «compétitivité, plus-value ajoutée, bénéfice, profits, LE marché, les bourses, les besoins de l’industrie, les consommateurs que nous sommes, etc.», qui tous nous renvoient à l’idéologie actuelle, soit celle qui définit cette société de consommation basée sur les marchés libéralisés et la production industriel où la poursuite du coût le plus bas pour faire le plus de bénéfice est la règle.

lire plus... Beaucoup de ces articles et reportages ne sont en fait que des "publi-reportages"...

Georges Tafelmacher (2013)
contributeur à «l’essor»

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Réflexions

La justice pénale !

l’essor • Juin 2013

De la part d’un ancien procureur: «La justice pénale est comme la police, il faut qu’elle fasse peur, sinon elle ne sert à rien. C’est l’effet de prévention générale qui veut que les gens, parce qu’ils ont peur d’être punis, s’abstiennent de commettre des infractions. Si la menace de la sanction disparaît, le ròle principal de la justice pénale disparaît lui aussi».

mediasDe la part d’un politicien de droite, Jacques-André Haury de Lausanne: «La police doit renforcer sa présence le soir à Lausanne pour lutter contre la violence et les tags. La police doit faire peur! Peut-être est-il temps de tourner la page aux niaiseries de la police de "proximité", qui se veut rassurante. Mais la police seule ne pourra rien faire si, derrière elle, la chaîne pénale est débordée».

Ce sont des exemples même de la croyance selon laquelle la police doit agir par la peur !

Mais la peur nourrit le terrorisme et le terrorisme nourrit la peur, provocant la soumission des gens aux autorités par leurs peurs et les peurs qu’elles inspirent !

Et qui sont ceux qui contribuent le plus à l’instauration d’un climat de peur ?

Les terroristes ?

NON !

Ce sont nos autorités pour qui cela facilite leur tâche de contròle sur les gens !

Georges Tafelmacher (2013)

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L’insécurité...

et la délation ont pour origine la peur !

Forum • Juin 2013   n° 3

La peur a toujours été une très mauvaise conseillère d’autant plus qu’elle contribue à créer le sentiment d’insécurité qui pousse à la délation, au réflexe de repli sur soi, au jugement sommaire d’autrui et donc à la dégradation de l’économie et au délitement social qui, à leur tour, produisent encore plus de peur et donc d’insécurité. C’est la définition même du cercle vicieux.

mediasLa dégradation de la situation économique accentue cette peur et celle-ci empêche une juste appréciation des causes qui ont amené à ce que le travail disparaisse en dépit des efforts faits pour le conserver. Cette peur influence notre perception des mœurs et fait que son évolution devient négative, poussant une partie des parents à la démission, beaucoup de travailleurs à la révolte et encore d’autres à l’apathie, ce qui produit encore plus d’insécurité et donc de peur. En réaction, cette peur contribue à augmenter le nombre des délits et des incivilités et ceci malgré la multiplication des caméras de surveillance, le foisonnement des agences privées, l’augmentation du nombre des policiers et des armes vendues par les armuriers, ce qui, au lieu de produire de la sécurité, inspire encore plus d’insécurité car...

lire plus... cela confirme la nature «dangereuse» de notre société...

Georges Tafelmacher (2013)

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Manipulation de la survie végétale: pesticides, engrais, OGM

Les paysans souffrent à cause de la logique capitaliste appliquée à l’agriculture

l’essor • Avril 2014   n° 2

Les conséquences de la logique néolibérale et de ses valeurs marchandes – la production au prix le plus bas, le profit maximal et les rendements à très court terme – entraînent la disparition des paysans en tant que producteurs indépendants et leur remplacement par des entrepreneurs industriels. En effet, pour survivre, ils doivent se conformer aux mécanismes exigés par l’idéologie néolibérale en mettant en place des pratiques qui feront disparaître la plupart d’entre eux.

ogmLes OGM jouent un rôle prépondérant dans cette évolution car ils permettent la mécanisation de l’agriculture et son industrialisation. Ce problème est devenu mondial et maints savants prennent régulièrement la parole pour dénoncer l’imposture des OGM, véritable agression contre les paysans. Des chercheurs et responsables politiques poussent pour ouvrir toute grande la porte aux OGM sous prétexte d’autosuffisance alimentaire. Il est maintenant avéré que les OGM renforcent le modèle d’agriculture productiviste soumise à la logique industrielle, achevant d’éliminer la petite paysannerie...

lire plus... Manipulation de la survie végétale est «dangereuse»...

Georges Tafelmacher (2014)

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Le Capitalisme

Avant de s’attaquer au capitalisme, attaquons-nous à sa logique dominatrice !

Forum • Août 2015   n° 4

Le capitalisme entretient chez l’individu la certitude qu’il est maître de son destin et que, par son travail et son esprit d’entreprise, il sera prospère. Découlant du libéralisme, il a pour fondement la responsabilité individuelle et la liberté d’entreprendre.

mediasTelle est du moins la théorie mais elle n’est valable qu’à une seule condition: que tous les êtres humains soient égaux en intelligence, en énergie, en capacité, en force et aussi égaux de naissance sans autres privilèges. Mais les hommes ne sont pas égaux; il y a en a qui sont dotés d’une force dominante, d’une énorme énergie, d’une grande inventivité, d’un charisme entraînant et d’autres qui sont justes normaux, n’ayant l’énergie et l’intelligence que pour vivre une vie simple. Le problème est que ces hommes forts, pontes de l’économie obsédés par leurs fortunes, utilisent et instrumentalisent le capitalisme pour asseoir leur pouvoir et régner en maître sur les sujets pour survivre et se nourrir.

lire plus... Ils acceptent cet état tout en produisant les richesses des autres...

 

Inconnu     Morin

Georges Tafelmacher (2015)
anti-capitaliste

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La Peur

Le problème ce n’est pas la peur en tant que telle, c’est son instrumentalisation par le pouvoir qui est insupportable !!

Forum • Juin 2016   n° 3

La peur a toujours été une très mauvaise conseillère d’autant plus qu’elle contribue à créer encore plus de peurs! Selon le professeur Ron Stoop, responsable de l’Unité de recherche sur la neurobiologie de l’anxiété et de la peur au CHUV, «la peur sert à gérer les imprévus, à trouver les moyens de faire face à des situations différentes, dans un sens négatif, de celles que l’on attendait».

peurCe système d’alarme archaïque, qui a permis aux espèces animales de survivre et d’évoluer, se déclenche lorsque l’on perçoit une menace objective ou subjective. La peur est une expérience intense qui procure du plaisir et qui renforce notre sentiment d’être vivant car cette peur permet la montée d’adrénaline et de décharge d’endorphine.

lire plus... Cette peur influence notre perception...

Georges Tafelmacher (2016)

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Le Bonheur...

...non mais quelle imposture bon sang !

Forum • Décembre 2017   n° 6

On veut nous faire croire que notre vie pourrait être du "bonheur" alors que nous souffrons milles maux qui valent milles peines. Nous voulons être heureux alors que nous pataugeons dans milles difficultés qui nous rendent la vie très dure. On nous berce de la croyance qu’il suffirait de clamer haut et fort que le bonheur serait à portée de main et que nous pourrions l’avoir en faisant des incantations devant le miroir. Cela laisserait entendre que si nous ne serions pas heureux ou ne nagerions pas dans le bonheur, ce serait toute notre faute, que si nous serions tristes ou accablés, ce serait notre choix et que nous aurions fait tout pour non seulement être ainsi mais, si nous persisterons, de faire dans l’autoflagellation.

bonheurEn fait, la vie est un karma où nous en prenons plein la gueule quoique nous fassions et nous avons beau psalmodier à longueur de journée que tout devrait bien aller, que nous devrions être optimistes, que nous pourrions être ce que nous voudrions bien être, il ne reste pas moins que ces moments ressentis comme négatifs reviennent au galop sans que nous pouvions les prévenir.

Il y a un autre problème car si on dit "bonheur", on dit aussi "malheur" comme si les deux étaient irrémédiablement liés. Nous sommes alors en pleine dichotomie ou le binòme "bonheur-malheur" résumerait à lui seul nos impulsions secrètes et même notre mode de vie. Il s’agit d’une opposition qui n’a pas lieu d’être car la seul chose qui compterait ce serait le "heur" tout seul qui lui nous renseignerait sur notre attitude et sentiment présents, choses à prendre pour ce qu’elles sont, soit les aléas de la vie que nous devrions vivre, voir et comprendre. C’est à dire qu’il vaut mieux vivre et traverser tous nos sentiments quels qu’ils soient pour mieux comprendre ce que nous sommes. Pas comme le binôme "positif-négatif" qui lui, qualifie et oppose ces deux notions, ce qui laisserait entendre qu’il faudrait être l’un et surtout pas l’autre.

«Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu’il réside dans la façon de la gravir»
Confucius

Bien sûr que j’ai eu des moments agréables dans ma vie mais je ne les ai pas nommé "bonheur" car ils étaient des instants où je me rendais compte de ce qui m’arrivait et dans cet état d’esprit éclairé, je pouvais enfin mieux comprendre mes sentiments, mes réactions et mes élans. Par contre, lorsque je me trouvais dans les profondeurs d’un désespoir réel, cela me permettait enfin de cerner les pourtours de la complexité de nos émotions tout en faisant attention de ne pas leur donner une connotation "négative" car nos "malheurs" sont aussi des moments pour mieux se comprendre et, accessoirement, mieux comprendre les autres.

Bref, nous devons accepter tous nos sentiments même ceux que nous désignons comme "mauvais", "néfastes", "négatifs" car ces sentiments sont très utiles, il suffit de les voir en face, d’en prendre conscience pour progresser dans la vie.

Ah oui, j’ai quand même éprouvé un moment de "bonheur" lorsque j’ai pu enfin mettre sur papier ces pensées intimes !

«Le bonheur, c’est d’être heureux, ce n’est pas de faire croire aux autres qu’on l’est»
Jules Renard

Georges Tafelmacher (2017)

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Forum libre

Vous avez envie de dénoncer une décision qui ne vous convient pas ?

Forum • Juillet 2018   n° 11

Vous êtes scandalisé par ces dirigeants qui surfent sur la guerre, sur la violence ou sur le racisme ?

Vous êtes désespéré de constater que l’intolérance et la nationalisme gagnent presque partout du terrain ?

Vous ne comprenez pas pourquoi 38% des ouvriers votent pour le parti le plus anti-ouvrier du pays ?

Alors exprimez vous !

Prenez la plume ou mettez-vous devant votre ordinateur et faites-nous part de vos états d’âme. Vous pouvez aussi – et nous le souhaitons – nous faire des propositions positives, nous suggérer des idées pour rendre le monde plus solidaire et plus pacifique, pour que les riches ne soient pas toujours plus riches et pauvres toujours plus pauvres.

l’essor   l’essor   l’essor

Ma contribution

Voici mon cri du cœur en ce printemps propice aux états d’âme, ma contribution à ce forum libre, cri pathétique face aux remugles nauséabonds de notre temps qui se complaît dans ses façades totalitaires...!!.

Certes je n’ai pas formulé d’idées pour rendre le monde plus solidaire et plus pacifique mais derrière le trame de mon texte, on voit les fils de mes propositions qui ne sont que celles que nous portons tous – faire tomber le système violent actuel nationaliste, raciste, guerrier et économique pour lui substituer une véritable société humaine participative et empathique.

Avant de pouvoir changer ou construire quoique ce soit, nous devons d’abord comprendre les tenants et aboutissements de l’oppression actuelle, son pourquoi et de débusquer les acteurs à l’œuvre derrière les façades. Certes les scandales se succèdent à un rythme toujours plus soutenu, les ouvriers deviennent toujours plus pauvres mais nous devons comprendre que tant que sévissent les "faiseurs d’argent", les "faiseurs d’opinion" et les gurus néolibéraux, nous n’arriverons jamais à rien en voulant juste reformer ou modifier ou humaniser ce système car il est fondé sur ce qui a de pire chez l’homme – son appétit du gain, sa soif de pouvoir et ce besoin irrépressible de diriger les autres et de fomenter des lois visant le contrôle citoyen et social.

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Au lieu de déprimer, exprimons-nous !!

Je suis scandalisé par cette insistance quasi journalière ourdie par la caste dirigeante politique et économique pour nous persuader d’accepter et d’adhérer à la numérisation de la société sans voir la violence que cela génère ni et le totalitarisme que cela engendre. Alors que, elle nous assure que cette numérisation pourrait résoudre la violence, vaincre le totalitarisme et apporter joie et bonheur à tout le monde !

Je suis désespéré de constater qu’on nous jette le progrès technologique à la tête avec une force de persuasion qui dépasse nos capacités de résistance et de réflexion en ne nous laissant d’autres possibilités que celles d’adhérer à cette fuite en avant programmée, de l’accepter car inéluctable, de s’y adapter et d’en faire son programme universel.

IA J’ai envie de dénoncer ces «faiseurs d’opinion» qui nous abreuvent de leurs démonstrations impératives visant notre avenir – les soi-disantes technologies du virtuel auraient les pleins pouvoirs pour nous transformer et bouleverser radicalement notre société et cela avec l’appui d’une innovation ayant perdue toute notion de «bien» social. Quotidiennement, on tente de nous persuader du fait que le numérique transformera l’homme pour en faire un être nouveau, qu’il nous augmentera, qu’il nous dotera d’une nouvelle puissance, d’une vie virtuelle intellectuellement surpassée, et qu’avec l’intelligence artificielle, ce serait la révolution des pratiques et du corps social. Et cela sans se demander quelles en seront ses conséquences négatives sur nous tous, sur l’organisation sociale, où leur loi – «se réorganiser ou disparaître» –, serait inflexible, incontournable et absolue. De plus et plus grave, pour nous persuader que cette supposée évolution est positive, ils ne comptent plus leurs efforts et sont prêts à dépenser des sommes d’argent faramineuses qui pourraient être mieux utilisées pour faire de notre société une construction réellement humaine, citoyenne, coopérative, participative, solidaire, pacifique avec la psychologie et l’empathie comme guide.

Bref, ils veulent transformer l’homme, le renouveler lui et sa nature profonde, ils veulent que nous changeons de dimension avec l’intelligence artificielle, ses implants, ses capteurs, sa capacité de calcul et, par des procédés pour le moins douteux, ils veulent augmenter nos capacités internes et externes et tout cela, en nous faisant croire que les conséquences de cette obsession nous seraient bénéfiques alors que les problèmes de société fruits de cette évolution technologique, dépassent de loin toutes nos craintes et on peut voir jour après jour dans les décharges augmentées de nos arrière-cours, les effets dilatoires de ces procédés.

 

«Demain des algorithmes décideront pour nous. L’Intelligence artificielle gérera notre vie !»
Bernard Jomard

 

Comme preuve final, je laisse le mot de la fin à un «digital shaper» (sic!) – «Un virage historique vient d’être pris, il aura des conséquences encore difficilement imaginables». Mais en regardant de plus près autour de soi, nous pouvons faire le constat que ces conséquences seront terribles pour les gens communs et ordinaires finalement largués du processus même de la vie, aliénés de leur vécu propre et de leur propres identités et soumis au pouvoir de ces quelques uns qui se croient maîtres de la vie, de notre société et de nous tous. Et de quel droit font-ils tout cela sinon celui de leur propres intérêts et avantages personnels car, que nous le voulons ou pas, tout ce «renouveau» ressemble terriblement aux tentatives totalitaires du siècle passé qui voulaient «améliorer» l’homme et faire de nous les supposés «sous-hommes», des «hommes nouveaux».

Que chacun cherche en lui-même ses possibilités de bien faire, que chacun se façonne comme il l’entend et qu’on laisse la société avancer comme elle le peut grâce aux efforts de chacun dans un élan de bonne volonté et de solidarité, en prenant en compte ce que nous sommes réellement et en agissant en respectant son prochain sans le pousser dans les affres de la déconnexion mentale et psychique... alors que la réalité virtuelle nous promettrait la connexion universelle et une vie augmentée comme si la vie telle que nous la connaissons serait à proscrire, à rejeter ou à changer impérativement !

 

«Le capitalisme de séduction a généralisé la règle du "plaire et toucher": tout est mis en œuvre en permanence pour attirer les consommateurs, les faire rêver, toucher leurs affects.»
Gilles Lipovetsky

 

À part cela, l’autre jour, j’ai dû consoler une jeune femme en larmes qui a été contrôlée dans une gare et qui venait de recevoir son ordonnance pénale, soit 30 jours de prison et des frais de justice de 600 francs.

Et quelle a été son «crime» ?

Ben, que ses papiers provisoires déposés à Berne ne semblaient pas en ordre ni pour la police ni pour le juge et que elle aurait fait, crime monstrueux, des ménages pour pouvoir subvenir à ses modestes besoins. La loi est ainsi faite que nous devons des criminels juste parce que nous n’aurions pas de papiers et que nous voudrions ou devrions travailler quand même.

 

Dure loi peut être, mais dans ce cas, il y a là abus...

Georges Tafelmacher (2018)

 

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À peine fini mon papier "cri du cœur" pour le prochain Forum, j’ai lu ce texte qui en dit plus long que cela en a l’air. On y voit pointer en filigrane tout le problème que pose cette technologie numérique que ses inventeurs n’ont pas su accompagner pour effectivement assurer que cela ne détruira pas le monde entier. Maintenant il nous est demandé de nous adapter à quelque chose d’inadaptable – nous allons nous trouver aliénés de nos propres ressources alors que le numérique nous promettait un développement harmonieux de notre humanité...

La réalité dépasse souvent ces utopies virtuelles et maintenant, nous pouvons voir que l’histoire n’est pas aussi belle que celle que nous proposent les tenants du développement numérique.

 

Lisez plutôt :

L’économie numérique transforme le monde. Cela creusera davantage les inégalités.

Après deux décennies de progrès, la "4e révolution industrielle" est en marche avec des technologies de pointe, meilleures, moins chères, plus rapides, plus évolutives et plus faciles d’accès que jamais. Elles convergent sur les plateformes numériques et induisent des changements brusques dans de nombreux secteurs. La portée est d’une ampleur inimaginable.

Les pays confrontés à une telle rupture, se voient entraîner dans une polarisation de la société assortie d’une hausse des inégalités. Mais cette rupture sera indolore pour bien du monde.

Le rôle des gouvernements

Il y a un risque sérieux que des milliards de personnes dans les pays en développement restent à l’écart de ce nouveau monde. Les recherches de la Cnuced montrent que de nombreux pays en développement peinent à combler leur retard dans les champs des technologies fondamentales. Dans les plus pauvres d’entre eux, seulement une personne sur six a accès à la Toile.

Mais l’accès à ces technologies n’est qu’un aspect du problème. Le développement exponentiel des technologies de pointe rend la transition qu’elles ont déclenchée plus rapide que par le passé. S’il a fallu des décennies pour que les organisations sociales s’ajustent aux changements économiques liés à la technologie, aujourd’hui l’adaptation doit se faire très vite pour qu’un nouveau contrat social émerge à temps. Des réseaux de protection sociale modernes sont d’autant plus indispensables mais ils restent absents ou fragiles dans de trop nombreux pays.

Les gens devront apprendre tout au long de leur vie pour adapter leurs compétences et ainsi répondre à l’évolution des exigences professionnelles. Ce sera un élément essentiel de tout nouveau contrat social. Il est primordial de développer et d’améliorer les compétences numériques des personnes – en particulier des femmes et des jeunes filles.

Ces défis seront au cœur des débats de la Commission de la science et de la technologie au service du développement (CSTD) – qui se réunit en session annuelle du 14 au 18 mai 2018 à Genève. Accueilli par la Cnuced, cet organe intergouvernemental offre un forum aux gouvernements, qui peuvent ainsi s’engager avec la société civile, le monde universitaire et le secteur privé dans une réflexion globale sur les actions à mener pour s’assurer que le potentiel de la technologie en tant que tremplin pour le développement durable peut être réalisé.

 

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Lu dans "Opinion" du 24heures du 15 mai 2018

L’étincelle qui distingue l’homme de la machine

Olivier Delacrétaz - Président de la Ligue vaudoise

L’intelligence artificielle (IA) nous annonce un avenir plein de promesses et tout autant de menaces. Les promesses, c’est la prise en charge de notre quotidien par la montre intelligente, la maison intelligente, la voiture intelligente; c’est la sécurité et la santé, une vie plus longue et sans souffrances; c’est l’épanouissement de toutes nos facultés. Les menaces, c’est la prise de pouvoir et de contrôle par les machines, le chômage par la robotisation, la disparition de la personne autonome.

Pour autant, est-il approprié de parler «d’intelligence» artificielle? Certes, l’ordinateur qui nous remplace dans un nombre croissant d’activités, les machines qui se réparent ou intègrent d’elles-mêmes des procédures nouvelles, sans parler de la voix de Siri, mon assistant numérique, toute l’évolution technique évoque une humanisation progressive de la machine.

Néanmoins, il y a, dans l’intelligence de l’homme, même du plus sot, une étincelle qualitative qui la distingue fondamentalement de celle du plus performant des ordinateurs. C’est l’étincelle naturelle – et spirituelle – qui s’éveillait déjà dans la cervelle osseuse de l’homme de Cro-Magnon, qui ouvrait son regard sur l’univers entier et qui s’obstine à briller en chacun d’entre nous.

L’intelligence artificielle de la machine, quant à elle, n’est que le reflet de l’étincelle qui éclaira son inventeur.

L’intelligence de l’homme réside dans sa capacité d’établir une relation adéquate entre un objet particulier, quel qu’il soit, et la vérité. Le jugement ainsi posé n’est pas la résultante mécanique de causes antérieures. Il échappe, au moins partiellement, au jeu binaire des "oui/non" de l’ordinateur. Il est libre et toujours renouvelé.

Au sens strict, ce jugement ne serait complet qu’en intégrant tout ce qui touche à son objet, si lointainement que ce soit. C’est dire qu’il faut à l’homme beaucoup de peine et de temps pour former un jugement imparfait. La machine ne fait pas tant d’histoires. Ses jugements et décisions sont immédiats et sans appel (sic!).

Ne nous en prenons pas à la machine, dont les neurones numériques sont des plus utiles dans les statistiques, la production industrielle, la recherche aux limites des sciences dures, etc. Mais ses compétences sont plus lacunaires au fur et à mesure que le domaine traité s’élève. En matière économique, sociale ou politique, par exemple, elle néglige des données humaines capitales, mais non quantifiables, que l’intelligence naturelle, nourrie d’expérience, intègre spontanément.

Notre tentation, qui procède du désir de confort, mais aussi de la fascination pour le dieu abstrait et conquérant de l’IA, est de négliger l’étincelle de l’intelligence humaine, de préférer, à notre jugement libre et faillible, la trompeusement exacte numérisation du réel.

En résumé, globalement demain ce sont les machines qui décideront pour nous dans ce monde «infobèse». La machine gérera certaines de nos tâches quotidiennes et nous serons guidés et conditionnés par les suggestions des algorithmes, vraisemblablement.

«L’intelligence de l’homme réside dans sa capacité d’établir une relation adéquate entre un objet particulier, quel qu’il soit, et la vérité.»

Résumé par   Bernard Jomard - Entrepreneur-Senior "int’l Strategy" – Business Intelligence-Advisor – Futurist – Speaker "more than 35 Y Int’l experience"

 

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Paru dans "LinkedIn Ireland Unlimited Company" du 19 juillet 2018

Éthique, responsabilité : les robots salariés et le mythe de la singularité

Phonesavane SOULIVONG
Digital Marketing & Communications manager

Selon Tim Urban, nous pourrions côtoyer des super-intelligences artificielles d’ici 45 ans : c’est à dire, un agent dépassant l’intelligence des humains les plus doués. Ce constat effraie, tout comme le  concept d’intelligence artificielle en général. Nous savons qu’elle existe, qu’elle progresse à grande vitesse et c’est probablement ce rythme imprévisible qui provoque l’inquiétude. Il est tout à fait concevable que l’importance de l’IA mobilise l’intérêt gé néral, en sachant que les quatre secteurs privilégiés à son application sont la santé, la mobilité, l’environnement et la sécurité.

Non seulement les populations craignent le remplacement et la suppression de leurs emplois, mais aussi une perturbation plus globale du monde qui les entoure.

Encore plus largement, c’est l’incertitude vis-à-vis de ce que les intelligences pourraient devenir qui fait peur. Il était dit que nous atteindrions alors à un certain moment, une évolution de notre espèce que l’activité humaine telle que nous la connaissons ne pourrait survivre.

La singularité implique l’existence de super-intelligences, capables de s’améliorer à vitesse exponentielle. À partir du moment où ces agents dépassent l’entendement humain, il devient alors impossible d’établir des modèles prédictifs pour analyser ces intelligences. Dans ce monde, les machines sont capables de faire des choix et de prendre des décisions. Cette suprématie intellectuelle de la machine sur l’Homme amène également un nouvel ordre du pouvoir : dans cette dimension, les humains contribuent à une organisation menée par les Intelligences Artificielles...

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Quelques mots divergeants de la part de :

Nabil K. P.J.J.

Est-ce bien l’IA qui nous effraie ou le fait que notre espèce en est encore à gérer des contradictions qui pourraient même amener à son extinction? En d’autres mots, est-ce l’IA en tant que telle que nous redoutons tant ou bien le fait que cette "perfection" biotechnologique nous mettra devant nos mêmes contradictions, systèmes de croyances totalement obsolètes et dépassés, la finitude aussi à moins que... le transhumanisme? la création d’un système de castes faisant passer nos systèmes inégalitaires actuels pour des paradis? Ou quand Asimov évoquait l’émergence d’une "conscience" des machines, Yuval Hariri nous dépeint un monde nouveau possiblement et totalement délesté de ce grand mouvement historique que fut l’Humanisme...

Le robot et l’humain

 

"Le robot et l’humain"

Lire plus : La vitesse exponentielle du progrès liée à l’utilisation de l’informatique quantique motive grandement l’importance d’adopter une posture préventive face à l’éveil d’une «conscience» chez un robot. Si nous considérons la nature humaine, elle s’accompagne d’un libre-arbitre sur les bonnes et les mauvaises actions...

 

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Paru dans "LinkedIn Ireland Unlimited Company" du 02 Août 2018

Intelligence ou apprentissage artificiel ?

François GEUZE – Innovateur RH - Le Digital au service des RH

Non il ne s’agit pas d’un texte sur la énième réforme de la formation professionnelle, mais plutôt quelques réflexions qui doivent venir éclairer nos choix et les chemins que l’on désire prendre avec les technologies. Certains nous disent que la machine est l’avenir de l’homme. Je pense qu’ils se trompent d’autant que je préfère largement le vers d’Aragon. Toutefois l’avenir de nos apprentissage repose certainement sur une meilleure articulation entre l’Homme et la Machine...

Tout est devenu IA dans notre monde et notamment pour nous proposer des solutions informatiques en RH, cela tombe bien : le concept est suffisamment flou dans la tête des décideurs et des professionnels RH pour que l’on puisse se targuer auprès de n’importe qui d’avoir une solution à base d’intelligence artificielle.

Lire plus  :  l’intelligence artificielle – Pour en finir avec la pensée magique...!

Le robot et l’humain

 

"IA, le robot et l’apprentissage"

 

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Paru dans "Le Courrier" du mercredi 13 juin 2018

Intelligence artificielle et néo-parler orwellien

Alexandre Chollier – enseignant et géographe

Revenant sur l’article «Twitter, le thermomètre de l’humanité» (Le Courrier du 7 juin) qui traitait de l’épidémiologie numérique, Alexandre Chollier interroge l’utilisation de l’intelligence artificielle.

Plus rien ne semble résister à l’intelligence artificielle et aux algorithmes qui en sont le visage, ou plutòt le cœur, un cœur en vérité bien mal connu. Semaine après semaine, nous apprenons que de nouvelles applications tirent profit de la masse sans cesse grandissante de données collectées, à notre insu ou non. En cela, la lecture de l’article «Twitter, le thermomètre de l’humanité» ne nous apprend rien de fondamentalement nouveau. Mais, en abordant le développement de ce phénomène dans un domaine particulier, celui de l’épidémiologie, il nous permet – bien que de façon incidente – de saisir les enjeux cachés de cette révolution en cours.

Lire plus  :  l’intelligence artificielle – et son utilisation...!

IA-humain

 

"IA et son utilisation"

 

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Forum libre

Exprimez-vous !

Forum • Août 2019   n° 12

La formule du Forum libre connaît un grand succès car il nous permet à nous les personnes sans grade, d’exprimer des idées ou des opinions que les quotidiens du pays ne publient pas.

Avant de changer ou de construire quoique ce soit, nous devons d’abord comprendre l’état dans lequel nous sommes actuellement, son pourquoi et de débusquer les idées à l’œuvre derrière les gesticulations de façade. Certes les révelations se succèdent à un rythme toujours plus soutenu, mais nous devons comprendre que tant que sévissent les «faiseurs d’argent», les «faiseurs d’opinion» et les gurus néolibéraux, nous n’arriverons jamais à rien en voulant juste reformer ou modifier ou humaniser ce système car il est fondé sur ce qui a de pire chez l’homme – son appétit du gain, sa soif de pouvoir et ce besoin irrépressible de diriger les autres et de fomenter des lois visant le contrôle citoyen et social.

Voici ma contribution pour le Forum libre d’Août 2019 où je reviens sur le thème de la consommation et ses conséquences sur nous, notre société et notre développement futur.

l’essor   l’essor   l’essor

Ma contribution

Consommation - consommateur - consommer

Consommer, du latin consummare, veut dire : de cum, avec, et summa, somme, s. f.; faire la somme, achever, détruire et dénaturer par l’usage certains objets; de là le sens assez semblable entre consumer (brûler) et consommer.

La consommation devrait se définir comme l’utilisation de biens et de services dont on ne peut se servir qu’en les détruisant immédiatement ou progressivement, ou en les transformant. Alors que, de nos jours, cela réfère plutôt à l’acte d’achat lui-même.

consommezChaque fois qu’un expert ou autre journaliste viennent nous parler de consommation, ils font toujours une phrase du genre: «...bon pour le consommateur que nous sommes» comme si la consommation était un état normal et accepté de l’être humain, comme si l’homme pouvait être réduit à un état de consommateur, comme si la vie était exclusivement matérielle et à consommer.

La consommation est basée sur une pathologie humaine qui consiste de deux traits. Le premier trait englobe une vision de l’homme basée sur l’insatiabilité du besoin, sur la vaine gloire, sur un amour immédiat plus ou moins grossier des choses tenues pour des sources de plaisir et de bien-être et sur un égocentrisme teinté de rationalisme, d’égoïsme et de logique selon le Professeur François Schaller, ancien chargé de cours d’économie à l’UNIL. Le second trait implique une vue qui réduit l’homme à un animal en quête de jouissance et qui, malgré son intelligence, est asservi à l’opinion, au paraître et elle correspond à un degré supérieur de perversité où la lucidité est absente. Au point où, dans cette société mystifiée, vouloir dévoiler les instruments d’une herméneutique et d’une sémiologie de la quotidienneté, et les leurres multiformes du narcissisme et de l’individualisme, est quasiment impossible car la consommation dévoie les gens et fait tomber les masses obnubilées par le consumérisme, dans le règne trompeur des signes et du symbolique.

Par l’influence de la publicité et des médias nourris par les spécialistes du marketing, on a fait croire aux gens que de consommer les choses en faisant miroiter des promesses de statut, de prestige dans le but de faire de la personne humaine un consommateur naïf, était dans l’ordre des choses. Les progrès de la consommation dans les pays développés ont abouti à constituer une véritable "société de consommation" mondialisée. Dans cette perspective, la consommation renferme la société moderne capitaliste et médiatique dans le court terme, où la notion d’image et de possession, la publicité et le bruit médiatique sont érigés en nouvelles valeurs, au détriment de l’humain, des relations sociales et de l’écologie car la consommation est devenue un facteur d’identité, réussissant même à faire de la personne humaine un consommateur servile et manipulable.

Günther Anders dans son livre «L’obsolescence de l’homme» explique que, selon les tenants de la société de consommation, «consommer serait un devoir pour tout "bon" citoyen». Car le refus d’acheter serait, d’après eux, un véritable sabotage des ventes, une menace pour les légitimes exigences de la marchandise et, par conséquent, pas seulement comme une chose inconvenante mais aussi, un délit s’apparentant au vol. Le consommateur est programmé pour consommer et ce faisant se consomme lui-même, il s’use et se déshumanise. «L’esprit du consommateur, affirme-t-il, est toujours déjà préformé il est toujours déjà prêt à être modelé, à recevoir l’impression de la matrice; il correspond plus ou moins à la forme qu’on lui imprime.» [p. 226]

La consommation s’impose aussi progressivement, pour la simple raison que les besoins sont immédiatement accaparés par les industriels et même le loisir, le spectacle, le divertissement et la culture se consomment sous la forme d’innombrables "pratiques culturelles". Mais Henri Lefebvre, dans son livre «La vie quotidienne dans le monde moderne» réfute l’idée selon laquelle par la consommation, le consommateur satisferait ses besoins. Au contraire, il dénonce ce leurre et affirme : «La consommation ne crée rien, même pas des rapports entre les consommateurs. Elle n’est que dévorante. Pour tous, le sens de la vie (...) a été dépourvue de sens; se réaliser, c’est avoir une vie sans histoire, la quotidienneté parfaite.» [p. 231]

Nous vivons dans une "société de consommation" mais formellement, ce concept se trouve ordinairement associé à une conception du monde étroitement matérialiste, individualiste et marchande, privilégiant les intérêts sur le court terme et les plaisirs éphémères au détriment de l’écologie et des saines relations sociales et économiques. Pour contrer les effets néfastes de cette destruction, on veut faire de nous des "consom’acteurs" alors que d’être acteur sous-entend en général que l’on doit suivre un scripte précis écrit d’avance et une chorégraphie imposée et qu’on doit être sous les ordres d’un directeur tout-puissant, ce qui est loin de l’idée de liberté individuelle tant vantée par les tenants du libéralisme de la consommation. De plus, cette idée de "consom’acteur" est un marché de dupes car au final, cela sous-entend le consentement tacite de notre état de consommateur où on en arrive au fait que la seule responsabilité à laquelle l’acheteur pourrait légitimement accéder serait de mieux lire les étiquettes et de choisir entre une forme d’empoisonnement par rapport à une autre !

Si nous voulons accéder pour de vrai à un état digne de l’humain que nous devrions être, nous devons sortir de la logique de la consommation telle qu’elle a été programmée depuis le début des années 1950 et reprendre au plus vite les vrais buts de la vie, soit son auto-construction par son accomplissement d’individu éveillé, conscient, social et empathique.

Georges Tafelmacher

 

«La société de consommation est la conséquence même du capitalisme, qui exige un besoin de croissance économique directement liée à l’accumulation de capital.»
Journal du Net "JDN"

 

Références :

 

Günther Anders – «L’Obsolescence de l’homme»

 

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Forum • Déembre 2019   n° 13

Voici encore un autre article mettant en cause le progrès tel annoncé par les défenseurs autoproclamés de la raison scientifique inspiré des réactions contre les manifs "Vertes" et autre "extinction rebellion" de cet automne et de la montée de l’apologie de ce système qui voient le jour sous la plume d’érudits scientifiques qui ont pris peur de la contestation populaire mettant leur système en question...

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Ma contribution

Du retour du balancier

De nos jours, face aux manifs populaires dénonçant l’état actuel du monde, face à la montée des critiques contre cette société productiviste, une apologie qui se veut convaincue du «progrès» se fait jour par des défenseurs autoproclamés de la raison scientifique, de la loi du Marché et de l’humanisme consommateur, tel le cognitiviste Steven Pinker auréolé d’un statut d’intellectuel parmi les plus influents au monde. À mesure que les théories de l’effondrement se diffusent plus largement dans la société et du retour du Vert, ses thèses semblent gagner proportionnellement en attrait.

Pour prouver que notre monde «se porte mieux», point d’interrogation, point de tout réel questionnement mais une défense indirecte des inégalités, une défense des marchés et le rôle crucial qu’y tient l’homo œconomicus, selon le credo: «Les idéaux de la raison, de la science, de l’humanisme et du progrès exigent un soutien sans faille» ou selon l’idée que le progrès économique n’est rien moins qu’impératif et que le Marché, en laissant se développer naturellement l’égoïsme, est la courroie de transmission essentielle des changements prenant place dans une société donnée. Autrement dit, faire en sorte que des milliards de personnes soient convaincus que de la meilleure façon de préserver le système, c’est de tenir compte des valeurs consommatrices et de l’information véhiculée par les prix.

Ce qui rend difficile l’identification à cette vision, c’est que dans le même temps le système n’hésite pas à critiquer les «gestes» individuels; laissant entendre que nous aurions, en tant qu’individus, du mal à penser les problèmes sociaux à leur juste échelle, et que nos actions vertueuses nous «détournent du défi colossal auquel nous sommes confrontés». Mais outre le fait qu’on passe sous silence l’incitation étatique et marchande de ces actions, qui n’en sont jamais à une contradiction près, il peut donc affirmer quelques pages plus loin que l’économie est le résultat naturel de la préférence individuelle.

atomique«Consommation», voici le maître-mot de la démonstration et qui cherche à faire comprendre que de brûler du pétrole fait tourner la société, que l’énergie nucléaire est une énergie sûre et surtout illimitée en faisant croire que la quatrième génération de réacteurs laisserait espérer une «machine à mouvement perpétuel ne produisant aucun déchet» (sic) selon les défenseurs "écopragmatistes" de l’énergie nucléaire – Stewart Brand, James Hansen, James Lovelock ou Jared Diamond pour les plus connus, qui font remarquer à l’aide de faits «objectivés», de données statistiques savamment choisies et isolées, que rien n’est en définitive impossible aux partisans du Progrès.

C’est aussi pour cette raison que le système n’a nul besoin de recourir à la magie pour affirmer sans ciller que la «protection de l’environnement est compatible avec la croissance économique», qu’il existe un degré optimal de pollution, que le CO2 est bénéfique, que l’intelligence artificielle est inéluctable et que le processus de dématérialisation numérique est un «ami de la Terre» (sic)...

Si la société que défend le plus objectivement du monde – et le cœur sur la main – les défenseurs autoproclamés du système, paraît réellement incapable de faire fausse route, c’est qu’ici il n’est pas tant question de théorie que d’idéologie, de vision que de visée. Pris d’une peur panique de tout ce qui viendrait contredire leur propre lecture de l’histoire, les tenants du néolibéralisme ânonnent mantras sur mantras. Ils tentent, comme l’a fort justement remarqué Dominique Bourg dans «Le marché contre l’humanité», de nous convaincre que le Marché en tant que supposée «instance suprême, neutre et impartiale» ne peut qu’orienter la société vers ce qu’il y a de meilleur. Qu’ils cherchent à se convaincre eux-mêmes en même temps que le grand public ne fait aucun doute. Que, ce faisant, ils provoquent malgré eux un sursaut de conscience critique qui est quand même signe que l’édifice est bien plus fragile qu’on ne le pense.

Propos rapporté par Georges Tafelmacher

 

 

«Nous sommes vraiment dans l’Anthropocène, cette période durant laquelle l’influence de l’humanité sur la biosphère est telle qu’elle est devenue quasiment une force géologique capable de marquer la surface de la Terre.»
Dominique Bourg

 

Références :

 

Alexandre Chollier, géographe et enseignant dans «Incapable de faire fausse route» dans "Le Courrier" du mardi 29 octobre 2019

Steven Pinker dans «Le triomphe des Lumières: pourquoi il faut défendre la raison, la science et l’humanisme» (Les Arènes, 2018)

Dominique Bourg dans «Le marché contre l’humanité» (PUF, 2019).

 

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Forum • Août 2020   n° 4

Le thème : «Comment j’espère l’après-coronavirus»

Il y aura un avant et un après-coronavirus. Celui-ci permettra-t-il de remettre en question le mode de vie qui prévaut depuis la montée du tout puissant néolibéralisme ?

D’un côté, il y a ceux qui émettent des doutes, par exemple Jean-Yves Le Drian, ministre français des affaires étrangères, ne croit pas au miracle du "jour d’après" : «Ma crainte, c’est que le monde d’après ressemble au monde d’avant, mais en pire». En Suisse, des associations patronales ont déjà déclaré que le redémarrage de l’économie impliquerait des sacrifices de la part des travailleurs (mais pas des actionnaires).

D’un autre côté, il y a ceux qui espèrent un monde plus équitable, une manière plus saine de consommer, une meilleure protection du climat, une société humaine moins égoïste, c’est-à-dire plus soucieuse de la qualité de vie et du partage que la course au profit.

Rémy Cosandey de «l’essor»

l’essor   l’essor   l’essor

Le thème du prochain forum intitulé «Comment j’espère l’après-coronavirus» est judicieux et nous pousse à être positifs mais, après la lecture de la propagande provenant des milieux patronaux tout puissants, je doute que la remise en question du mode de vie qui prévaut depuis la montée du tout puissant néolibéralisme, soit possible !

Même s’il y en a qui émettent des doutes, la crainte que le monde d’après ressemble au monde d’avant mais en pire, est quand même prévalant car la plupart des associations patronales ont déjà déclaré que le redémarrage de l’économie impliquerait des sacrifices de la part des travailleurs et d’un retour à des normes économiques néolibérales – baisse de salaire, augmentation des heures de travail, un meilleur rendement pour les actionnaires, l’abrogation des règlements protecteurs, traités de libre-échange, etc.

Nous étions en droit d’espérer que l’épreuve de cette pandémie aboutirait à un monde plus équitable, à une sortie de la consommation en tant que principe de société, à une meilleure protection du climat, à une société humaine moins égoïste, c’est-à-dire plus soucieuse de la qualité de vie et du partage que la course au profit mais ce positivisme n’est qu’un mirage de plus car le "jour d’après" commence à ressembler furieusement au "Monde d’avant" et cela, à nos dépends.

Au positivisme, je préfère mieux connaître les réalités qui nous sont faites au-dessus de nos têtes pourtant pensantes et j’estime qu’il est nécessaire de mettre en avant nos craintes et préoccupations concernant les velléités des centres patronaux pour revenir comme avant et leurs refus de concevoir le changement systémique, tout juste concèdent-ils avec peine à quelques "améliorations" de leur système d’exploitation pour calmer les esprits, les révoltes et les manifs populaires qui se font pressantes de nos jours... et ceci sans être perclus de négativisme non plus...

De ce fait, je ne réponds pas à la question qui a été posée par une débauche de positivisme ou par un espoir quelconque de ce que j’espère car j’aimerais exprimer mes soucis face à ce "monde d’avant" qui se profile malgré nos demandes et nos espoirs de changement. Je sais que cela déborde quelque peu du thème choisi mais je crois qu’il est vraiment nécessaire de mieux comprendre l’état dans lequel nous nous sommes fourrés et, de là, trouver les moyens pour s’en sortir...

Voici ma contribution pour le Forum libre d’Août 2020 où je développe le thème des conséquences de cette pandémie sur notre société et notre développement futur.

l’essor   l’essor   l’essor

Ma contribution

Espoir peine perdu

«du passé simple au future compliqué»

On nous demande comment on espère l’après-coronavirus et après avoir lu les recommandations patronales*, j’ai compris qu’il n’y aura aucune remise en question du mode de vie qui a prévalu à cause de la montée inexorable et dominatrice du néolibéralisme tout puissant. Au contraire, nonobstant des conséquences néfastes constatées à cause de cette politique économique, la persévérance du patronat à poursuivre dans son idéologie nous laisse songeurs.

monde d’apresEn effet, selon leurs recommandations, nous pouvons en déduire que pour préserver notre prospérité, il faille...:

Cette perception est trompeuse et néolibérale...

De plus, ils instrumentalisent cette crise et font de nous, les citoyens pensants et agissants que nous devrions être, des idéologues gauchisants dont le seul but serait de casser la belle mécanique qu’ils nous ont imposé. Ils ont repris la main et, malheureusement, la plupart des gens les suivent peur qu’ils ont de perdre cette prospérité qui ruine le monde. Ces patrons font le procès des alternatifs en les accusant d’être des idéologues. Mais ils oublient que leur vision de l’économie est une idéologie, celle qui nous a amené les crises que nous subissons actuellement. Le covid-19 a surtout eu pour effet d’enfermer les idéologues néolibéraux dans leurs certitudes obnubilés qu’ils sont par l’objectif économique qu’ils poursuivent. Tout doit plier devant cette idéologie et lui être subordonné, l’économie supplantant toute autre considération. Il s’ensuit donc que les alternatives même pragmatiques ne peuvent être développées car assimilées à de l’idéologie politique et donc à un affrontement à leur idéologie économique.

Nous, les citoyens conscients, humanistes et objectivement progressistes, nous ne voulons plus d’une société qui pille la planète, nous ne voulons plus d’une société gérée par la seule économie néolibérale qui domine et exploite à outrance. Nous ne voulons plus d’une société basée sur l’apparence où l’individualisme prime pendant que d’autres, dont des enfants, ne savent pas ce qu’ils mangeront demain. Nous ne voulons plus d’une société où certains gagnent des millions alors que nos agriculteurs et notre système médical crèvent. Nous ne voulons plus d’une culture pour une élite mais de la joie, de la bonne humeur, de l’épanouissement pour toutes et pour tous. Nous souhaitons du cœur, de l’entraide, de la solidarité et pour cela, nous souhaitons repenser demain et non pas continuer dans les mêmes directions qu’avant.

Hélas, cela nous fait tomber dans la catégorie des "bisounours" utopistes et idéalistes.

Nous aimerions dire aux patrons qu’avant de tout reprendre "comme avant", qu’il nous faudrait réfléchir aux conséquences d’une reprise sans avoir appris les leçons de cette crise et qu’il faudrait profiter des temps que l’on traverse pour promouvoir les révolutions en vue de changer notre société. Cette réflexion politique serait nécessaire pour dégager nos priorités mais comme ils n’en veulent pas, seule l’idéologie néolibérale prévaudra et le travail de redémarrage incombera aux seuls responsables politiques de la majorité droitière, excluant d’emblée la participation de tous les acteurs sociaux et citoyens·nes dans ce consensus. D’autant plus qu’il sera très difficile de faire cet exercice avec ces gens d’une seule idée... économique...!

Ce qui se passe aujourd’hui est un énorme avertissement, nous DEVONS repenser notre société pour demain, pour nos enfants pour les laisser un monde viable, vivable, humaniste et solidaire...

Georges Tafelmacher

 

 

«Plus je lis sur le Coronavirus, sur les stratégies de lutte, sur le confinement et ses conséquences à terme, plus je trouve la controverse, et plus je suis dans l’incertitude. Alors il faut supporter "toniquement" l’incertitude. L’incertitude contient en elle le danger et aussi l’espoir.»
Egar Morin

 

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* "OPINIONS" de L’invité - CPV paru dans le "24heures" du mardi 02 juin 2020

la récupération et le cynisme au service des idéologies

Comme toutes les crises, celle du Covid-19 révèle les hommes et fait tomber les masques – si l’on ose dire. Elle permet à beaucoup de claironner que le coronavirus valide leurs théories, confirme leurs présages.

Les millénaristes assurent que la pandémie envoie un message, tel le prophète Philippulus des aventures de Tintin annonçant le châtiment. Les déclinistes s’en donnent à cœur joie contre la décadence de l’Europe. Les protectionnistes apprécient que les frontières aient été rétablies. Les ennemis de la mondialisation affirment que la délocalisation et les échanges internationaux ont vécu.

Les décroissants se réjouissent d’avoir vu expérimenter une vie réduite à ses plus élémentaires fonctions. Les critiques de la culture "scientisto-progressiste" dénoncent déjà l’utilisation d’un vaccin. Les anticapitalistes triomphent en pointant du doigt les failles du système qu’ils haïssent.

Face à ces déferlantes, la question surgit naturellement: le coronavirus va-t-il changer les mentalités? Les plus grands esprits sont à notre chevet mais la prudence et la modestie restent de mise. À ce stade, le Covid-19 a surtout pour effet d’enfermer les idéologues dans leurs certitudes.

Ces idéologues, on les reconnaît d’abord à ceci qu’ils sont obnubilés par l’objectif qu’ils poursuivent. Tout doit plier devant l’urgence qu’ils décrètent et lui ètre subordonné: la planification du Bien supplante toute autre considération.

Comme ils se rendent compte que leurs prophéties ne sont pas autoréalisatrices, ils n’ont pas d’autre choix que de les imposer quel qu’en soit le prix. Les idéologues, deuxième caractéristique, ne se préoccupent jamais du coût humain de la mise en application de leurs théories. Les personnes ne sont qu’un paramètre parmi d’autres, des éléments d’une masse au bien de laquelle il faut œvrer.

Il en résulte des comportements du dernier cynisme, comme on a vu avec la crise actuelle où des personnages n’ont pas hésité à affirmer que le virus était «très salutaire» ou démontrait qu’un «autre système» était possible. Et tant pis pour les centaines de milliers de morts causés par la pandémie, tant pis pour les ravages économiques et sociaux découlant des mesures prises pour contenir le nombre de victimes directes. Enfin, les idéologues ont la fâcheuse tendance à ne pas appliquer à eux-mèmes les recettes qu’ils infligent à autrui. Celui-ci se pose en héros de la mobilité douce mais roule en 4x4 parce qu’il est domicilié à 700 mètres d’altitude. Celui-là n’a que la densification à la bouche, prône l’habitat durable, mais se fait construire une villa sur les hauts de Morges.

Il faut profiter des temps que l’on a traversés pour réfléchir à des évolutions qui améliorent notre société. Mais il ne servira pas à grand-chose de faire l’exercice avec les gens d’une seule idée.

À bon entendeur...!!!

CPV

Lire plus : Vers une stratégie de sortie de crise

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Ma réponse...

l’apres corona
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Autres réflexions de la part du Conseil d’État Vaud... :

Nous avons à reconstruire un monde durable

«Penser le monde de l’après-Covid-19 est un défi immense»

et ma réponse... L’Économie est une idéologie !

«Une conception de l’économie»

 

«Ce serait terriblement triste s’il ne sort pas de cette méga-crise Coronavirus une pensée politique indiquant la nouvelle Voie.»
Egar Morin

 

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Forum libre

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Le thème : Débat contradictoire sur la reconnaissance des communautés religieuses et autres sujets...

La formule du forum libre rencontre un grand succès car elle permet de traiter des sujets très variés. Le "l’essor" appartient à ses lecteurs et le comité rédactionnel est attaché au principe de la diversité des opinions, dans le respect évidemment des quatre valeurs de notre journal: la cause de la paix, la pratique de la solidarité, le respect de la vie et l’ouverture à la créativité.

Dans la Charte adoptée en 2005, il est notamment affirmé que les opinions les plus variées peuvent s’exprimer dans l’essor pour autant qu’elles respectent l’humain dans sa dignité, sa diversité et sa liberté. Le forum libre que nous organisons régulièrement (en principe un numéro sur deux) donne l’occasion à nos lecteurs de dire ce qui leur tient à cœur, ce que la plupart des journaux traditionnel refusent d’imprimer, soit parce qu’ils craignent de déplaire à une partie de leurs lecteurs, soit parce qu’ils pensent qu’ils perdront des recettes publicitaires.

Ce forum libre montre que l’espace de liberté que l’essor offre répond à un besoin. La diversité des textes publiés en est la preuve. Et le prochain numéro sera tout entier consacré à cette conquête inestimable qui fait la valeur de la vie: la liberté.

Rémy Cosandey du Comité rédactionnel de «l’essor»

 


 

Forum • Février 2021   n° x

Pour mettre fin à l’acceptation péjorative de l’Anarchisme

Voici ma contribution au prochain "l’essor" qui, s’il ne répond pas exactement sur le sujet des religions, s’en approche quand même avec ce papier sur l’anarchisme. Je réponds surtout à la phrase malheureuse de M. Philippe Biéler qui, dans sa contribution sur le Patrimoine du dernier "l’essor", a ponctué son texte avec ce jugement du développement actuel qui serait «anarchique, comme une tache d’huile qui se répand (...) sur tout le territoire». (sic)

J’aimerai profiter de cette occasion pour mettre en avant cette communauté non-religieuse des anarchistes dont le principe serait...:

«Essentiellement défini comme un esprit de résistance à l’oppression sous ses aspects les plus variés, il restera une réaction permanente dans un monde où des formes de contrainte renaissent à mesure que d’autres disparaissent car c’est la lutte contre l’aliénation religieuse, c’est-à-dire contre l’église; contre l’aliénation politique, c’est-à-dire contre l’état totalitaire et contre l’aliénation humaine, c’est-à-dire contre un humanisme qui, par les contraintes d’une morale abstraite et comportementale, menace d’étouffer l’originalité de l’individu.»

J’aimerais apporter une autre vision de l’anarchisme qui rentre parfaitement bien dans les idéaux que nous nous sommes donnés en vue de proposer une autre société plus amène et plus a même de devenir plus humaniste, empathique et aimante...!!!

l’essor   l’essor   l’essor

Ma contribution

M. Philippe Biéler, dans sa contribution sur le patrimoine paru dans le dernier "l’essor", parlait du développement de notre pays où il a désigné celui-ci d’anarchique comparable à «une tache d’huile qui se répand sur tout le territoire». Même si ce qu’il a dit au sujet du développement présent est vrai, il fait montre par contre d’une méconnaissance totale de la notion même de l’anarchisme qui mériterait mieux.

Non le développement des cités dortoirs n’est pas anarchique mais néolibéral affilié au seul besoin de se faire de l’argent par la spéculation immobilière. Et de caser un maximum de gens dans un minimum d’espace.

Mais alors, qu’est-ce l’anarchisme et en quoi pourrait-il présenter un espoir pour demain ?

L’anarchisme est d’abord un mouvement d’idées et d’action qui, en rejetant toute contrainte extérieure à l’homme, se propose de reconstruire la vie en commun sur la base de la volonté individuelle d’autonomie où l’esprit humain parvient à la pleine conscience de soi-même, à la prise de conscience et compréhension de son être. Du principe de l’autonomie de la volonté individuelle, on doit aboutir à une union librement consentie dont la solidité est certainement supérieure à celle d’une union obtenue par la force ou la contrainte. L’anarchisme répudie toute idée d’autorité comme étant contraire à la notion de la liberté individuelle, il lui apparaît que l’ordre et la justice, dont il ne nie aucunement la nécessité pour la cité, doivent reposer sur un contrat librement conclu entre tous les membres de la communauté. Les clauses d’un tel contrat, profitables à tous les contractants, sont observées tout aussi librement. La multiplicité des contrats se traduit par le fédéralisme, appelé à remplacer l’organisation étatique. Une infinité de contrats s’engendrant les uns les autres et s’équilibrant d’autant plus facilement qu’ils ne sont point immuables ni définitifs, soit sur le plan professionnel, soit sur le plan régional, ou national et même international. Le fédéralisme anarchiste, c’est la recherche perpétuellement renouvelée d’un équilibre entre des groupements distincts.

L’anarchisme c’est la création d’une société libre, sans classe ni État, ayant comme buts premiers :

En bref, l’anarchisme c’est l’abolition du salariat, de toutes les institutions étatiques et formes d’oppression qui permettent et maintiennent l’exploitation de l’Homme par l’Homme, ce qui implique la lutte contre le sexisme et les dominations de genre, contre le patriotisme et le racisme, contre les religions et les mysticismes même s’ils se cachent sous le manteau de la science, et pour la fraternisation de tous les groupes humains et l’abolition des frontières.

En bref, l’anarchisme c’est l’abolition du salariat, de toutes les institutions étatiques et formes d’oppression qui permettent et maintiennent l’exploitation de l’Homme par l’Homme, ce qui implique la lutte contre le sexisme et les dominations de genre, contre le patriotisme et le racisme, contre les religions et les mysticismes même s’ils se cachent sous le manteau de la science, et pour la fraternisation de tous les groupes humains et l’abolition des frontières.

Georges Tafelmacher

 

«Quand les États auront disparu, l’unité vivante, féconde, bienfaisante, tant des régions que des nations, et de l’internationalité du monde civilisé d’abord, puis de tous les peuples de la terre, par la voie de la libre fédération et de l’organisation de bas en haut, se développera dans toute sa majesté.»
Bakounine

 

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Complément à ce dossier

paru dans le 24heures du 17 décembre 2020

Le libéralisme selon M. Claude Ruey, ancien conseiller d’État Vaud, ancien président du parti libéral suisse

Le libéralisme, dépassé? Rien n’est plus faux !

Ainsi, à en croire certains ( «24 heures» du mardi 15 décembre ), la pandémie actuelle ferait chanceler l’idéologie «libérale-radicale». Rien n’est plus faux! Croire que la situation extraordinaire d’aujourd’hui mettrait en défaut le libéralisme est totalement inexact !

Que postule en effet le libéralisme? La liberté sous toutes ses formes, que ce soient la liberté d’organiser sa vie, la liberté de faire ses choix personnels, la liberté de pensée et la liberté d’expression, tout comme la liberté économique.

Le libéralisme ne postule pas l’abstention totale de l’État; il lui confère en particulier l’organisation institutionnelle, l’État de droit, permettant précisément la vie en commun dans la paix et l’ordre publics. Et sur le plan économique, tout en postulant la liberté d’entreprendre, il accepte que l’État intervienne pour assurer des mesures de police; ces mesures visent en particulier la santé publique, la bonne foi en affaires ou la paix publique, et forment ainsi les conditions-cadres de l’activité économique.

Pour le surplus, l’État doit s’abstenir d’intervenir dans l’économie, mais laisser s’épanouir la concurrence, soit le fait de pouvoir faire valoir ses atouts, d’être créatif, de rechercher les meilleures organisations et les meilleurs créneaux commerciaux, tout en prenant des risques quant au choix de l’activité économique dans laquelle on veut s’engager. L’État n’a alors pas à intervenir sur les choix opérés, sur la détermination des prestations offertes, sur le mode d’organisation des entreprises, car ce sont les acteurs économiques qui dictent leur propre conduite et qui répondent des réussites ou des échecs de leurs choix.

Il en va tout autrement quand on se trouve dans une situation de catastrophe. (...) Dans une telle situation, il n’y a aucune contradiction à voir des libéraux demander à l’État d’exercer en quelque sorte le rôle de l’assureur général et de veiller à la solidarité nécessaire pour maintenir des structures et des entreprises qui, jusque-là, n’avaient pas eu de problèmes particuliers.

Il en irait tout autrement si on demandait à l’État de soutenir des canards boiteux. En l’occurrence, les aides doivent pouvoir être données aux entreprises victimes de la situation globale et des décisions sanitaires de l’État, pour autant bien sûr qu’on vérifie la viabilité desdites entreprises. Ceux qui verraient une contradiction entre le libéralisme et l’intervention de l’État dans une telle situation n’ont rien compris au libéralisme.

Claude Ruey

 

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«Un exemple de révolution anarchiste sur une grande échelle, le meilleur à mon sens, c’est l’Espagne de 1936. On l’a tuée, mais tant qu’elle a duré elle fut un témoignage éloquent de la capacité des pauvres gens de s’organiser, de s’administrer sans coercition, ni contrôle.»
Noam Chomsky

 

Réponse

24heures du 08 janvier 2021

Quand le libéralisme est devenu un dogme

Selon M. Claude Ruey, le libéralisme n’est pas prêt à disparaître ni à se faire dépasser.

Or, le problème n’est pas le libéralisme en tant que tel mais le fait qu’il est devenu une idéologie hégémonique où l’économie aura pris le pas sur tous les autres facteurs sociaux. De plus, le libéralisme n’a pas le monopole du cœur, ni celui de la liberté, ni celui de la responsabilité individuelle, comme si ce seraient des «valeurs» de droite, reléguant la Gauche à n’être que des adorateurs de l’État. La plupart des partis politiques, dont les Socialistes, ont à leurs frontons la responsabilité individuelle comme valeur mais associée à la nécessité d’un «vivre-ensemble» citoyen où chacun aurait son mot, sa voix et sa voie.

Le problème n’est pas le libéralisme mais ce que certains en ont fait, réduisant la population à des acteurs par trop influencés par l’économie de la consommation érigée en dogme absolu. Ce libéralisme là a permis l’avènement des plus forts, des plus intrigants, des plus entreprenants où le simple quidam n’a d’autres mots à dire que de courber l’échine et d’accepter ce qu’on lui donne en pâture.

Le libéralisme, dans sa forme actuelle, doit être dépassé et être remplacé par un véritable engagement citoyen où les habitants seraient directement responsables du développement de ses rues, de ses quartiers et, au final, de ses villes par la tenue d’associations de quartier, où les entreprises seraient aux mains de ses ouvriers en autogestion, où la participation et la collaboration auront pris le pas sur cette concurrence acharnée qui sévit depuis bien trop longtemps et qui a marqué de son sceau infâme la société dans son entier.

Georges Tafelmacher

 

«Si un pouvoir quelconque pouvait faire quelque chose, c’était bien la Commune composée d’hommes d’intelligence, de courage, d’une incroyable honnêteté et qui avaient donné d’incontestables preuves de dévouement et d’énergie. Le pouvoir les annihila, ne leur laissant plus d’implacable volonté que pour le sacrifice. C’est que le pouvoir est maudit et c’est pour cela que je suis anarchiste.»
Louise Michel (1830-1905)

 

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Forum «l’essor» de décembre 2021

Le thème : Manipulation (s)

Dans tous les domaines, en politique tout particulièrement, la manipulation et le mensonge sont de plus en plus utilisés. Si bien que ces deux mots peuvent malheureusement être mis au pluriel. Le livre intitulé «Les mensonges de l’histoire» montre que le problème ne date pas d’aujourd’hui et que tous les siècles ont connu des falsifications de la vérité.

Dans ce prochain forum, nous désirons montrer que plus les mensonges sont gros, plus ils sont avalés par le peuple. Par exemple, on fait croire que tous les habitants du pays seraient touchés par l’initiative dite des «99%», alors que seules les personnes ayant une fortune d’au moins trois millions de francs passeront à la caisse. Et le peuple s’est prononcé sur des fausses affirmations.

Rémy Cosandey du Comité rédactionnel de «l’essor»

 

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Forum • décembre 2021   n° 6

Voici ma contribution au prochain "l’essor" qui met en question la notion de manipulation et même la fait apparaître comme un «complot» contre l’humain, ce qu’elle est en réalité...

De la manipulation de l’opinion publique

Nous avons toujours cru que la manipulation était le fait d’êtres tordus malintentionnés et criminel mais en fait, en analysant les faits, la manipulation est d’ordre social, économique et surtout politique.

Nombreux sont les politiciens qui au lieu de faire de la politique, cherchent à manipuler le corps social et le faire aller dans leur sens. De même, les hommes d’affaires manipulent le grand public pour assurer leur prospérité par l’adhésion à l’acte d’achat des gens transformés en «consommateurs». En effet, notre société de consommation est principalement basée sur la manipulation des gens pour les faire consommer les produits de grande consommation, moteur principal de notre société, c’est même la base de notre économie qui ne lésine pas sur les moyens de manipulation pour que le grand public achète. (1)

À ce point, une définition de cette notion de manipulation s’impose car, en fait, tout peut être manipulation et il serait intéressant d’étudier ses mécanismes pour mieux la prévenir. manipulationLa manipulation est une méthode délibérément mise en œvre dans le but de contrôler ou influencer la pensée, les choix, les actions d’une personne, via un rapport de pouvoir ou d’influence (suggestions, contraintes, nudging (2) ). Les méthodes utilisées faussent ou orientent la perception de la réalité de l’interlocuteur en usant notamment d’un rapport de séduction, de suggestion, de persuasion, de soumission non volontaire ou consentie.

Nous pensons d’abord aux sectes lorsqu’on parle de manipulation mais il s’agit d’un lavage de cerveau généralisé et coordonné et, en fait, elle entre en jeu dans toutes les relations quotidiennes et concerne aussi bien les individus que les foules. C’est une action qui cherche à orienter la conduite des personnes et des individus ou d’un groupe dans le sens qu’on désire et sans qu’ils s’en rendent compte.

Un exemple exemplaire de la manipulation peut s’observer chez Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook. Il est fils de psychiatre et ancien étudiant en psychologie et il s’est appuyé sur ses connaissances en psychologie pour agir, à leur insu, sur les comportements des utilisateurs de la plateforme. Il les a encouragés à inviter leurs amis, à charger leurs photos, à indiquer leur statut sentimental. Avec ses ingénieurs, il a développé des outils sur la base d’algorithmes «piratant» le cerveau humain pour nous rendre accros et nous encourager à donner le plus possible d’informations sur notre personne. Ces données sont mises au service d’outils publicitaires micro-ciblés toujours plus puissants, qui reposent sur une analyse prédictive de nos comportements d’achat ou de vote. Leur efficacité peut être mesurée en temps réel.

Autre exemple, la théorie du nudge (2) est un concept issu des sciences du comportement, de la théorie politique et de l’économie basé sur des pratiques de design industriel. Elle fait valoir que des suggestions indirectes peuvent, sans forcer, influencer les motivations et inciter à la prise de décision des groupes et des individus, au moins de manière aussi efficace voire davantage que l’instruction directe, la législation ou l’exécution. Cette théorie fait valoir que des suggestions indirectes peuvent influencer les individus, d’une manière très efficace et c’est pourquoi elle est très en vogue de nos jours.

Selon les spécialistes en intelligence économique, dont David Colon (3), la gestion de la perception (perception management), pratiquée par les entreprises est considérée comme une forme de manipulation mentale. Dans une démarche de «persuasion coercitive», elle tenterait d’influencer le comportement émotionnel ou le raisonnement objectif de la cible et à «induire ou renforcer des attitudes et comportements étrangers qui favorisent l’atteinte des objectifs pour acheminer des informations choisies vers des audiences étrangères afin d’influencer leurs émotions, mobiles, raisonnement objectif et, finalement, le comportement des gouvernements, organisations, groupes et individus étrangers.»

La manipulation mentale appelée «contrôle mental» ou alors «réforme de la pensée» n’est pas seulement liée à la question des sectes car sans la manipulation mentale, la société économique de la consommation ne peut exister. Pour la plupart d’entre nous, l’expression manipulation mentale est associé au terme «secte» ou à Facebook mais au final, nous la voyons partout car il s’agit de transformer le social, modifier le droit, changer les rapports entre les dirigeants et le public et, au final, tout cela a un impact sur l’existence même des nos communautés.

La morale derrière tout cela... nous vivons un monde d’illusions où la personne est réduite à son émotivité et à ses envies matérialistes et égocentriques, ce qui permettrait aux dirigeants de façonner à leur guise la mentalité des gens pour les faire marcher selon leurs souhaits et d’exercer sur eux un contrôle social subliminal(4). Ce n’est pas pour rien que les dépenses en publicité montent à des centaines de milliards de francs, très rentables à la longue.

Le pire étant que les réponses à la pandémie «covid» ont été teintées de cette manipulation, nos dirigeants cherchant à nous «influencer» par ces mêmes méthodes et que pendant tout ce temps, ils partent en guerre contre les réseaux sociaux accusés de complotisme, de «fausse information» et de manipulation...!

Georges Tafelmacher

 

«Il ne s’agissait pas seulement de vendre, mais de changer le comportement des consommateurs (...) en développant l’éducation à la consommation dès le plus jeune âge, en créant des ateliers sur les robots ménagers pour les femmes au foyer, en cherchant à lever tous les obstacles et toutes les inhibitions face à l’acte d’achat.»
David Colon

 

Références :

1. La consommation ou - comment manipuler les gens

2. nudging - la persuasion à grande échelle

3. David Colon - Les maîtres de la manipulation

4. Irène Pereira - L’ACTUALITÉ AU PRISME DE LA PHILOSOPHIE - IRESMO (Recherche sur les mouvements sociaux)

 

l’essor   l’essor   l’essor

 

Autre exemple de manipulation exécrable...

Le Courrier du mercredi 17 novembre 2021

EST-CE BIEN RAISONNABLE ?

La COP26 et l’enfumage des Terriens

 

CATHERINE MORAND *

Les COP s’enchaînent, et, si on ne s’attend à rien, on n’est jamais déçu. Celle qui vient de s’achever à Glasgow n’a pas dérogé à la règle du brassage d’air et des formules choc définitives, prononcées face caméra par les chefs d’État, avant de sauter dans leur jet privé pour retourner à leurs affaires. Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour la 27e édition, qui se tiendra en novembre 2022 en Égypte. Plus précisément à Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge, une station balnéaire dont les innombrables complexes hôteliers et autres resorts se frottent déjà les mains.

Et si on arrêtait cette comédie au cours de laquelle les responsables politiques et économiques jouent au chat et à la souris, avant d’accoucher, justement, d’une souris? Et d’annoncer d’hypothétiques changements d’ici à vingt, trente, quarante ans, histoire de gagner du temps? Du temps pour enfumer encore davantage les Terrien·nes, avec des promesses qui relèvent davantage de la poudre de perlimpinpin que d’une réelle volonté de changer complètement de cap.

À propos des Terriens justement, leurs réactions paniquées à la perspective d’une éventuelle «pénurie» a permis de prendre toute la mesure de leur volonté de changer de mode de consommation. Le scénario qui a cristallisé toutes les peurs est celui où les jouets viendraient à manquer pour Noël. Une éventualité que chacun et chacune s’est employé·e à éloigner, par exemple en faisant bien à l’avance ses achats de Noël; même si visiblement, les consommateurs et consommatrices ne devraient manquer de rien pour les fêtes de fin d’année. Ouf !

En revanche, comme chaque année à la même période, la planète va étouffer encore un peu plus. Les rotations des porte-conteneurs qui font la navette entre l’Asie et le reste du monde vont encore s’intensifier pour tout livrer à temps, malgré les perturbations engendrées par la pandémie. Fait piquant: la crise du Covid-19 a de fait contribué à redorer le blason des grands armateurs qui assurent 90% des échanges mondiaux. Comment ne pas leur être reconnaissant·es en effet d’avoir continué à assurer les livraisons de pratiquement tout ce que nous consommons, fabriqué à des milliers de kilomètres, malgré les importants problèmes logistiques engendrés par la pandémie ?

Du coup, les quantités astronomiques de dioxyde de soufre, d’oxydes d’azote, de CO2 recrachées dans l’air par les quelque 100’000 porte-conteneurs, cargos, vraquiers et autres super-tankers qui sillonnent les mers du globe pour nous ravitailler n’ont guère fait parler d’elles lors de la COP26, ni de celles qui les ont précédées. Ces géants des mers utilisent pourtant un fioul lourd, extrêmement polluant. Sans parler des milliers de conteneurs qui, chaque année, glissent du pont pour échouer au fond des mers.

Dans le contexte tendu de l’après-pandémie, où la consommation mondiale connaît un boom sans précédent, et au vu d’un lobby extrêmement puissant qui multiplie les promesses d’un «transport maritime vert», moins polluant, on peut se demander quelle instance est en mesure de réclamer des comptes aux armateurs. Qui pour contrôler si leurs navires sont véritablement équipés de ces scrubbers ou laveurs de gaz extrêmement onéreux, entre autres mesures destinées à se conformer à la nouvelle réglementation visant à réduire les émissions de dioxyde de soufre, péniblement instaurée en janvier 2020 ?

Aucun signal en tout cas en faveur d’une relocalisation de chaînes de production favorisant un circuit court, moins dommageable pour le climat. Le business as usual poursuit sur sa lancée, à plein régime, avec, au centre des préoccupations des grandes entreprises, encore et toujours la recherche effrénée d’une main-d’œuvre au meilleur marché possible, où que ce soit sur la planète. Agrémentée de quelques concessions cosmétiques à l’environnement, au climat, à la «durabilité», pour faire plaisir aux organisations internationales, aux ONG et aux COP à venir.

* Journaliste

 

mine

 

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Forum «l’essor» n°5 d’octobre 2022

Le thème : Diagnostic d’une société malade de la consommation et du néolibéralisme

COMMENT L’INJONCTION «CONSOMMER MIEUX ET MOINS» DEVIENT : «CONSOMMER MIEUX ET PLUS»

capitalisme vert

Des individus sans conscience de classe critiquent la société de consommation tout en permettant au système de perdurer. Ces «nouveaux consommateurs» prétendent réformer un système destructeur mais ils participent malgré eux à la reproduction du système et de ses inégalités socioculturelles !

Toutes ces personnes ont en commun d’avoir mis en place de nouvelles routines quotidiennes (alimentaire, loisir, professionnel) afin d’être des consommateurs «responsables» : c’est-à-dire continuer de consommer en faisant des choix d’achat en cohérence avec leurs valeurs, sociétales ou écologiques.

Qu’a-t-il derrière la fonction sociale de l’éco-responsabilité censée accompagner la transition socio-écologique, mais qui, avant tout, assure le maintien de l’ordre social capitaliste ?

Le capitalisme responsable est un modèle qui prétend permettre la prospérité économique tout en apportant des réponses aux défis écologiques et sociaux : cela signifie parvenir à découpler la croissance économique et la destruction de la planète. Actuellement, on parle de découplage relatif, car même si l’on observe une baisse des consommations de ressources et des impacts environnementaux, la production continue d’augmenter.

La sobriété, signe de prestige social

Une étude a permis d’identifier deux groupes sociaux de ces individus. Le premier est constitué d’une élite culturelle médiatico-créative composée de personnes diplômées des grandes écoles. Ce sont des leaders d’opinion, qui embrassent les luttes progressistes, tant sociétales qu’écologiques, comme la justice sociale ou l’urgence écologique. Ils proposent des solutions idéologiques et technologiques aux maux de notre époque et ils encouragent la population à faire les mêmes choix qu’eux. Pour eux, la sobriété devient un nouveau signe de prestige social consommer éco-responsable, soit la nouvelle norme. Cette nouvelle convention collective entraîne, parallèlement à de nouvelles évolutions réglementaires, de nouvelles façons de produire et de distribuer.

Le second groupe social est constitué des influenceurs domestiques qui adhèrent à l’idéologie du capitalisme responsable dont ils facilitent la démocratisation de l’éco-responsabilité. Cette croyance en l’éco-responsabilité est si forte qu’elle permet de nous maintenir dans une illusion collective du changement alors que dans les faits, ceux qui ont des intérêts à préserver usent de toutes leur influence pour que rien ne change, pour que le système capitaliste perdure. L’oligarchie politico-économique du capitalisme transforme toute crise et tout risque en opportunité pour que l’on continue à croire en lui... tout pousse à la permanence du capitalisme fut-il «responsable», ce dernier restant toujours aussi débridé.

L’insuccès du groupe local «Écolo»

Avec ce groupe local que nous avons créé, j’ai pu analyser son insuccès. En effet, si celui-ci n’a pas marché, c’est parce que nous avons voulu tout de suite passer aux solutions – agir localement – au lieu de d’abord et avant tout réfléchir au pourquoi de l’état de notre monde et que la phase de suggérer des actions sur le plan local a été fait avant de bien connaître la situation et ses raisons. On ne peut malheureusement pas avancer des solutions avant d’avoir compris le pourquoi de l’organisation actuelle de l’économie, sur quoi elle se base, soit son idéologie consommatrice basée sur le rendement financier capitaliste.

Discuter avant d’agir

Insuccès aussi parce que les participants de ce groupe de travail se sont sentis culpabilisés, car tout le problème a été remis entre leurs mains avec la charge de «sauver le monde» sans que les principaux responsables de cette situation soient inquiétés, sans qu’ils soient personnellement rendus responsables de l’état dans lequel on se trouve. Tant que nous n’avons pas, nous les citoyens directement concernés, compris que c’est le fait même d’avoir été convertis en «consommateurs» au détriment de notre état de citoyen libre et responsable par les instances économiques et politiques «supérieures», que l’injonction «agir localement» est inopérante et peut même produire une culpabilisation inhibant toute action populaire. Il est vraiment regrettable que notre groupe n’a pas été plus conséquent dans ses actions et s’est perdu dans les péri-problèmes du «littering» ou du «choix d’une bouteille de vin suisse plutôt d’un d’Argentine», etc. À croire que c’est cela qui a été voulu pour effectivement casser toute action citoyenne !

C’est après avoir analysé notre situation et ses pourquoi que nous pourrions produire d’autres idées. Par exemple, développer un collectif qui avant de penser à des projets, discute d’abord du comment et du pourquoi de notre situation pour pouvoir justement faire le lien avec une écologie locale, participative et citoyenne. Par exemple, avec l’initiative communale concernant les panneaux solaires sur les toits, le compostage de quartier, la transformation de notre station d’épuration en usine à bio-gaz, le 30km/h généralisé, la création de jardins de poche sur les petites parcelles propriétaires de notre ville et dans des jardins des particuliers volontaires et intéressés.

Nous devons arrêter de croire aux récits collectifs qu’entretient le capitalisme et se mettre à la décroissance, à la vie en communauté et à l’autogestion. Nous pourrions même imaginer des solutions non-technologiques, plus humains et plus écologiques. Car la transition éco-environnementale n’arrivera pas en s’équipant de moyens technologiques sophistiquées mais en prenant du recul vis-à-vis de notre société industrielle et du système capitaliste présenté comme la seule voie possible.

Enfants gâtés

Références :

Fanny Parise : «Les Enfants gâtés» : Anthropologie du mythe du capitalisme responsable, 2022 Éditions Payot

Le Monde : le nouvel obscurantisme du capitalisme responsable

Le Hub : Et si la consommation responsable était un mythe ?

Radio France : «L’écoresponsabilité : un nouveau capitalisme d’enfants gâtés» ?

 

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Forum «L’Essor» n°2 d’avril 2023

Le thème : Intelligence artificielle – La numérisation figure un changement de contrat social à «bas bruit».

Ma contribution est tiré d’un article de ADRIEN TALLENT, Doctorant en philosophie à l’Université de la Sorbonne que j’ai résumé et mis en page. *

Cela répond à une crainte largement partagée qui me travaille depuis longtemps et je voulais que les lecteurs-trices de l’Essor puissent en bénéficier. J’espère aussi que cet article provoquera des réactions qui nous pousseront à prendre conscience du grave danger que représente la numérisation de la société et à réagir pour que des lois soient passées pour contenir cela et nous protéger des abus évidents de l’emprise grandissante de la numérisation sur non seulement nos vies mais même sur notre démocratie. Ce progrès dit "technologique" ne doit pas être "incontournable" ni "inévitable" mais il doit être accompagné par le contrat social démocratique (selon Rousseau) et humaniste ce qui n’est pas, et de loin, le cas aujourd’hui.

intelligence artificielle

L’exploitation des données figure un «changement de contrat social à bas bruit». Doctorant en philosophie politique et éthique, Adrien Tallent fait le constat que des systèmes technologiques supposés apolitiques ont un impact de plus en plus grand sur nos démocraties. D’où l’idée qu’«il serait nécessaire de politiser la question». Eclairage.

Aujourd’hui la technologie de la numérisation a envahi la vie politique, sociale et économique (1). Les termes d’«algorithme», de «donnée» ou d’«intelligence artificielle» (IA) sont devenues des outils infaillibles et rationnels dont l’aide se veut précieuse afin de déléguer certaines tâches – voire certaines responsabilités. La collecte massive des données et l’utilisation généralisée d’algorithmes constituent une menace pour la société, la démocratie et le contrat social, à en devenir la fondation de la conception moderne de l’État. En échange d’un service, les utilisateurs délèguent aux algorithmes consciemment ou inconsciemment une partie de leur pouvoir de décision ainsi que la possibilité d’agir sur leurs choix et leurs opinions.

La finalité des systèmes d’IA, construits de manière à pouvoir traiter d’immenses quantités de données, est de faire des choix les plus avertis et objectifs possibles et de répondre à des choix politiques. Dès lors, la gestion de divers secteurs par l’intelligence artificielle paraît plus rationnel que celle de l’être humain qui est vu comme faillible face à une IA infaillible car fondée sur des «données» considérées comme une «rationalité algorithmique» (2). C’est l’avènement d’une «gouvernementalité algorithmique» où les décisions se fondent désormais sur le traitement des données plutôt que sur la politique, le droit ou les normes sociales. Ainsi, toute décision deviendrait irréfutable car elle serait appuyée sur des arguments statistiques. C’est oublier les nombreux biais qui existent dans la saisie des données et dans leur exploitation par des algorithmes.

Les géants du numérique connaissent nos préférences, nos opinions, nos envies et nous enferment dans une bulle captive. En analysant nos données pour prédire notre comportement, le capitalisme devient un «capitalisme de surveillance» (3) . Pour les entreprises, les individus ne sont plus des clients mais des produits pour les annonceurs car les individus se sont transformés en «fournisseurs de data». Déjà individualisés, ils sont en outre dés-individués: leurs données permettent de les déposséder de leur volonté. À titre d’exemple, le fait que nous sommes exposés à de publicité ciblée témoigne d’une anticipation de nos désirs. Nous ne savons plus réellement si nous avons désiré l’objet que nous avons acheté puisqu’il nous a été montré avant même que nous l’ayons désiré. Notre désir est automatisé, les individus ayant été transformés en «fournisseurs de data (4).

Accoutumés au progrès technique, les individus se sont habitués à un environnement où la quête du confort, de la rapidité, du divertissement, permet la généralisation et la pérennisation de systèmes techniques invasifs, au détriment de certaines libertés fondamentales (droit à la vie privée, à l’anonymat, à l’indépendance de la pensée...), garanties de nos sociétés démocratiques. En fournissant nos données, nous transférons une partie de notre libre arbitre et la faculté d’agir sur nos opinions jusqu’à influencer des élections. Ce nouveau contrat se fait à bas bruit et les individus sont alors victimes d’usages abusifs de leurs données par ces systèmes technologiques supposés apolitiques d’autant plus s’ils sont déjà victimes de diverses discriminations. La technologie semble toujours se situer hors du débat politique et s’imposer aux sociétés qui n’ont d’autre choix que son acceptation. Conscients des risques, les parlements et les institutions internationales se mettent à légiférer sur la question, à rédiger des chartes éthiques, des règlements (5). Pourtant, ces questions restent souvent très techniques et juridiques, excluant d’emblée les individus qui subissent les dommages causés par le traitement de leurs données (ciblage, amoindrissement du libre arbitre, discriminations, surveillance, notation, influence...).

Or seuls des individus libres peuvent construire une société libre. Le manque de recul critique et d’une prise de conscience des enjeux du numérique ainsi que l’absence d’une éducation numérique menacent les fondements de nos sociétés démocratiques. Il serait nécessaire de politiser la question, que les citoyens se saisissent de ces sujets et en débattent afin de dessiner ensemble les contours d’un futur enviable pour et par tous.

 

«Les enfants DOIVENT être ÉDUQUÉS et préparés à la réalité qui les attend, et cette réalité est NUMÉRIQUE...»
P.S. pédopsychiatre

Références :

* Tiré d’un article de ADRIEN TALLENT, Doctorant en philosophie à Sorbonne Université et de son livre «Exploitation des données: un changement de contrat social à bas bruit» dans The Conversation (TC), 27 fév 2023, theconversation.com

1. C. O’Neil, Algorithmes, la bombe à retardement, éd. Les Arènes, 2018

2. S. Abiteboul, C. Froidevaux, «Autour de l’informatique: les algorithmes et la disparition du sujet», TC, 22 janv. 2016

3. S. Zuboff, L’Age du capitalisme de surveillance, trad. (anglais): B. Formentelli et A.S. Homassel, éd. Zulma, 2020

4. B. Stiegler, Dans la disruption, comment ne pas devenir fou ?, éd. Les Liens qui libèrent, 2016.

5. The Conversation

 

intelligence artificielle

 

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Forum «L’Essor» n°3 d’août 2023

L’IA - les deux faces de Janus

Ma contribution concerne l’intelligence artificielle que l’on vante à longueur de journée en mettant en avant son côté incontournable pouvant carrément transformer notre société mais qu’on omet systématiquement de mettre en avant tous les problèmes qu’elle ne manquera pas de susciter. On parle de réglementer ce moyen mais on sait très bien que si on a besoin de réglementer, c’est qu’il y a problème, et même, problèmes sérieux sur lesquels les médias passent chat sur braise laissant même entendre que toute critique ne proviendrait que de gens rétrogrades, peureux, réfractaires à toute nouveauté et surtout, pourfendeurs de la société marchande qui se trouvera "augmentée" par l’apport de l’IA. Même qu’on met en avant la crise des tisserands du fin 18ème, ou l’avènement de la machine à vapeur mi-19ème pour les traiter d’individus (dans le mauvais sens du terme) anti-progrès.

intelligence artificielle est Janus

L’intelligence artificielle est devenue omniprésente et a envahi tous les recoins de la société et ses conséquences dans nos vies nous laisse carrément pantois car nous n’avons pas été préparé quant à ses implications. Ce sont surtout la grand industrie, la finance, les gouvernements et les opportunistes motivés par leurs intérêts propres qui sont aux commandes et jamais ils les relâcheront même en sachant qu’ils mettraient en danger le développement de l’humanité et la santé de la planète.

Malgré les mises en garde contre les répercussions négatives et des dangers globaux de l’IA , on est toujours face aux menaces existentielles de part de l’introduction forcenée de celle-ci dans cette ère naissante d’un capitalisme de la surveillance. En effet, la numérisation a envahi le quotidien des gens, avec un accès accru à leurs données permettant de surveiller la société. Pour la première fois dans l’histoire, il est techniquement possible de surveiller tout le monde et de connaître les gens mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes. A cette fin, les outils de communication, collectant tout type de signaux biométriques: des mimiques et du langage corporel jusqu’à la pression sanguine, le rythme cardiaque, l’activité cérébrale, peuvent surveiller la pensée et les sentiments.

D’une percée technologique globalisante, l’intelligence artificielle menace de faire s’effondrer notre croyance en nos existences. Qu’il s’agisse de chatbots utilisés par les autorités sociales, d’algorithmes de «scoring» qui décident de la solvabilité, d’outils de «police prédictive» qui tentent de prédire les crimes, ou de systèmes de profilage qui nous présentent des publicités personnalisées, les systèmes algorithmiques basés sur l’IA façonnent les humains et la société. Ils sont également utilisés pour prédire, recommander ou même prendre des décisions nous concernant. Cependant, ces systèmes algorithmiques qui peuvent augmenter notre efficacité et notre productivité, peuvent aussi conduire à la discrimination, influencer la formation de l’opinion publique et renforcer les injustices existantes.

Les magazines d’actualités s’efforcent par des articles orientés, de nous convaincre par tous les moyens, d’adhérer à l’intelligence "artificielle". Mais en les lisant attentivement, nous percevons entre les lignes une sourde angoisse qui pointe, cette IA pouvant causer des problèmes insolubles allant même jusqu’à mettre l’entier de la société en danger. Face à l’avalanche d’articles concernant l’IA en vu de la faire accepter par le peuple en tant que réalité incontournable, à aucun moment il a été pris en considération l’aspect sociologique de cette entité ni la réalité de la société dans laquelle l’IA devrait s’inscrire. Or, toutes les justifications visant l’introduction de l’IA omettent d’étudier la société dans laquelle elle se produira. Le problème est qu’à aucun moment, une réflexion sur ses conséquences n’a été menée et l’IA a été introduite sans qu’aucune étude sociétale n’a été mandatée pour investiguer son innocuité. C’est comme si on est en train de mener une expérience en grandeur nature sur la population pour, selon les résultats, prévoir des réglementations qui, comme on le sait très bien, ne pourront jamais couvrir la globalité des conséquences possibles. D’autant plus que l’introduction de l’IA a été faite sans aucune consultation populaire, ni aucun agrément de sa part.

Si nous lisons entre les lignes de ces articles, nous pouvons comprendre quels sont les véritables intentions derrière cette percée spectaculaire. L’intelligence artificielle a déjà colonisé de nombreux pans de notre quotidien. L’IA permettra la robotisation qui aura un impact sur les places de travail car 30 à 40% des emplois pourraient disparaître. Ce n’est pourtant pas la première révolution qui menace nos emplois. Au 18e siècle, l’invention de la machine à vapeur avait créé les pires craintes. Chaque fois qu’il y a un progrès technologique, les hommes craignent pour leur future car tout devient hors de leur contrôle. La différence avec l’intelligence artificielle, c’est la rapidité et l’ampleur de ces nouveautés et que tous les secteurs sont concernés. Aussi bien les journalistes que les avocats, les médecins, les interprètes, soit toute la population.

Bref, au final, le prix a payé pour l’IA sera énorme car ses désavantages dépasseront les avantages espérés compte tenu de l’état actuel du monde et de ses dirigeants. Une réglementation ne résoudra pas le problème du mauvais usage de l’IA. En principe, si quelqu’un collecte les données des gens, celles-ci ne devraient être utilisées que pour les aider, pas pour les manipuler, nous ne devrions jamais permettre que toutes les informations soient collectées par une seule instance, la surveillance des gouvernements et des grandes entreprises doit aussi être renforcée. Mais en réalité, cette réglementation ne pourra être appliquée car il y a trop de gros intérêts en jeu. D’autant plus que celle-ci peut être facilement contournée par des plus malins.

On doit mettre les population en garde contre l’IA, qui pourrait se muer en un puissant outil au service non seulement des régimes autoritaires mais aussi des démocraties usurpée par les intérêts politiques et économiques. Comme aucun règlement ne nous protégera de ses mauvais usages – celui-ci ne pouvant pas couvrir toutes les possibilités qu’offre l’IA – il sera facilement contourné par n’importe qui un tant soit peu doué dans le maniement de ce moyen électronique.

Il faudra être très vigilants.

 

«L’intelligence artificielle est omniprésente et a envahi tous les recoins de la société. Elle est devenue LA réalité et le futur qui nous attend sera NUMÉRIQUE...»
commentaire GPT

 

Références :

ChatGPT   -   cache un sombre secret

Derrière l’IA   -   des petites mains sous-payées

Travailleurs de l’ombre qui  -  forment l’intelligence artificielle sont payés 15$ de l’heure sans avantages sociaux

 

intelligence artificielle et ecrans

 

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Forum «L’Essor» n°4 de décembre 2023

Mettre en question les inventeurs de l’IA

Je peux sembler monomaniaque concernant le sujet de l’intelligence artificielle mais j’estime qu’il y a des aspects de celle-ci qui sont passés chat sur braises car on la présente d’une façon tellement fantastique et moderniste que personne n’ose vouloir la contester sans passer pour un imbécile insensé ou un passéiste irréductible.

J’estime aussi que l’avènement de cette technologie nous a tous et toutes surpris-es au point où toute contestation seraient mal-venue et même négativiste. Certes des efforts sont faits au niveau Européen pour contenir cette expansion foudroyante mais d’ici que les intentions soient traduites en lois entérinées par les divers gouvernements, l’IA aura tout loisir de non seulement se développer mais, plus grave, trouver les moyens pour les contourner et même les employer pour parfaire son règne et sa domination. En effet, ces lois ne feront qu’entériner sa présence devenue essentielle et presque obligatoire pour le progrès et pour "sauver" la planète...

Je me rends bien compte que mon papier ci-inclus ne changera pas grand chose à ce qui se passe et même finira par énerver celles et ceux qui croient dur comme fer que l’IA serait notre prochain "sauveuse". Mais prenons garde, comme tant qu’inventions humaines, l’IA nous dévorera et finira par nous dominer comme nous ne l’avons jamais été, comme l’est le peuple Chinois soumis au tout pouvoir des systèmes muent par l’IA.

 

intelligence artificielle

 

Les scientifiques et autres concepteurs de l’IA nous promettent un avenir glorieux grâce à celle-ci. Mais ils oublient – ou ne veulent pas savoir – que derrière l’IA, il y a la nature humaine.

Or que pouvons nous constater ?

Que la très grande majorité de ces personnes sont adeptes un courant de pensée appelé le "cornucopianisme" qui désigne le credo de la croissance éternelle. Soit que l’expansionnisme éternel serait possible dans un monde fini, que nous pourrons croître à l’infini sans endommager la planète, sans nuire à l’environnement. En vogue chez les économistes des 19e et 20e siècles, la pensée cornucopienne perdure à l’heure de l’urgence écologique et climatique. Nous devons étriller la pertinence de ce concept et questionner sa survivance au sein des cercles de décideurs politiques et économiques. Ce credo des plus spécieux est en train d’envahir tout les recoins de la pensée néolibérale et même, est utilisé pour démolir les fondements de l’écologisme et perpétuer le capitalisme.

Or, nous connaissons tous de quoi la nature humaine est faite et de quoi elle est capable. Donc l’introduction forcenée de l’IA dans le contexte actuel de la société laisse prévoir la pire des calamités si cette introduction se fait sans contrepartie, soit un changement radical de l’attitude fondamentale de l’homme et une compréhension de ses intentions profondes. Le problème est que ces scientifiques partent de l’idée que le développement intensif des moyens de mise-en-œuvre de l’IA par le truchement des super-ordinateurs quantiques ou autres permettrait «l’amélioration» de l’homme et même la résolution de tous les désastres que les hommes font subir à notre Terre.

Mais la vérité est que il faut que les hommes puissent comprendre et changer leur nature humaine avant de compter sur l’IA gonflée par les nouveaux ordinateurs quantiques car sinon, elle sera utilisée contre l’humanité et non en sa faveur. Si nous omettons cela, nous courrons en effet vers des situations tellement dangereuses que même le film «Terminator» serait loin du compte...

Tout est fait pour nous persuader d’accepter l’IA comme le futur inéluctable à lequel nous serions obligés de suivre sous peine de disparaître ou de devenir des sous-hommes ignares, imbéciles, carrément retardataires. D’une manière soutenue, les instances dirigeantes poussent à convaincre le monde d’y adhérer malgré la sourde inquiétude qui transparaît au travers leurs tentatives enthousiastes et dithyrambiques, toujours présenté d’une manière incontestables, inéluctables.

Plus que jamais, il serait nécessaire de prendre conscience des conséquences que la frénésie obsessionnelle de cette IA a sur nous les utilisateurs en général et de comprendre que la vie numérique, principalement animée par l’IA, nous procure plus de problèmes qui en résout. Il serait nécessaire de prendre conscience de ses effet néfastes, comme par exemple de permettre aux jeunes d’être accros à la pornographie en facilitant l’accès à celle-ci ou les défis glauques et nocifs nombreux sur les réseaux sociaux.

Pour contrer ces abus possibles, on planche sur une loi pour encadrer l’IA mais elle sera toujours obsolète au vu de ses développements fulgurants. On a beau cherché à renforcer la protection des jeunes, des utilisateurs et leurs données mais rien ne les empêche d’être exploitées par les différents agents de l’IA. Nous pouvons toujours essayer d’encadrer ce phénomène mais ses effets néfastes pointeront malgré les lois et les interdictions. Le problème est que le système juridique n’est pas adapté à l’IA. Même si l’État chercherait à garder le contrôle sur cette technologie en faisant appel à une régulation spécifique, ces technologies évoluant très vite, celles-ci auront, malgré tous les efforts pour les contenir, du retard.

Tout cela nous amne à questionner l’idée même de "Progrès"

Il est essentiel d’analyser l’IA en prenant en compte ses inventeurs, ses auteurs, ses propagateurs, soit toutes les personnes qui, d’une manire ou d’une autre, trempent leurs mains dans ce nouveau avatar. Il est encore temps de se réveiller et d’exiger un juste retour de la conscientisation, du questionnement salutaire et de la restreinte obligatoire. Ne nous leurrons pas, l’IA fera toujours problème quoiqu’en pensent les autorités politiques et économiques. Malheureusement, pour le moment, peu de personnes pensent que l’IA serait un problème et tant qu’une conscience de l’état dans lequel l’IA nous mettrait n’est pas prise, tant que nous sommes dans une sidération vis-à-vis d’elle, aucune tentative pour régler ce problème ne sera possible sauf que pour édicter quelques règles et mesures qui ne feront, au total, que consolider la place de l’IA dans notre société et jusqu’à dans nos vies les plus intimes...

Ne nous laissons pas prendre par cette nouvelle tendance qui, en fait, n’est pas si "nouvelle" que cela car elle daterait des débuts de l’ère industrielle. Il fallait donner à cet élan une justification pour faire adhérer les gens et les faire marcher dans "le sens du progrès" malgré son côté irrationnel, illogique, hégémonique et franchement démentiel...!

 

«L’acceptation du progrès technique est aujourd’hui la cause profonde et permanente de toutes les confusions, c’est l’idéologie du Progrès qui nous tue.»
commentaire Bernard Charbonneau (1910-1996)

 

Références :

* "Nous sommes des révolutionnaires malgré nous"   -   Bernard Charbonneau, Jacques Ellul, Coll Anthropocène, Ed. Le Seuil.

L’idéologie du progrès qui nous tue : Reporterre

Les Cornucopiens : sont parmis nous

 

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Liens

Critique de la "nouveauté" technologique – Le cloaque de la mesure de l’engagement : Dangers et pratiques douteuses...

Exemple de loi sensée être "sociale" – la surveillance des assurés sociaux : signez le référendum !

Gilles Lipovetsky –  «L’hyperconsommation» : crée l’insatisfaction permanente

Bernard Jomard –  Intelligence artificielle : du cinéma !

Maximilien Korkmaz – Technologie et juridique : perspectives d’un nouveau monde

Phonesavane SOULIVONG –  Éthique et les robots : la robotique et l’éthique

François GEUZE –  l’intelligence artificielle et l’apprentissage

Günther Anders – «L’Obsolescence de l’homme»

Alexandre Chollier – «Intelligence artificielle» : le néo-parler orwellien

Fanny Parise – «Les Enfants gâtés» : Anthropologie du mythe du capitalisme responsable

ADRIEN TALLENT – dans "Le Courrier" du lundi 6 mars 2023

 

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