Politique

El Ché

Théories Politiques


Le Raisonnement Politique

Réunies sur cette page, un échantillonnage des différentes formes que prend le discours politique et par l'analyse de ce qui a été écrit, comprendre les mécanismes de domination de la politique actuelle.


Sommaire :


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Le TOTALITARISME

UNE EXPLICATION SIMPLISTE ET EXCLUSIVE DE LA RÉALITÉ
...une réponse manichéenne aux problèmes humains.

Par l'utilisation des réactions épidermiques aux duretés non-acceptées de la vie, les dictateurs imposent sur autrui une organisation du monde bâtie sur une seule version de la réalité. C'est le règne de la pensée unique, sous prétexte que c'est la seule solution de survie possible, le seul salut pour une vie meilleure.

Le TOTALITARISME, par le consentement tacite et implicite de ses servants, veut régler la vie commune des individus et dicter leurs comportements. Un système oppresseur, dont les relations humaines sont minées par le pouvoir et les rapports de force, ordonnateur de la structure sociale, maintient de son ordre en hiérarchisant les êtres humains: entre les bons et les méchants, les abrutis et les intelligents, les méritants et les marginaux, les forts et les faibles, les élites et les gens ordinaires et surtout entre les bons groupes et les individualistes.

Le totalitarisme ne peut exister que si toutes les instances de la société depuis les associations jusqu'aux communes jouent le rôle d'intermédiaire entre le pouvoir et les gens pour le contrôle complet des mentalités. Tous les dictateurs de tous les temps ont toujours su utiliser ces associations pour que le peuple soit intimement imbriqué dans le projet de société totalitaire et soumis à leur volonté de domination. Si les dirigeants se sont constamment employés à les renforcer et si possible les encouragés, c'est qu'ils savent bien que les individus soumis à la pression identitaire des groupes sociaux constituent un ciment idéal pour la constitution d'une masse populaire manipulable à leur gré. Le nationalisme et l'appartenance identitaire sont les piliers de toutes les dictatures.

Les dictateurs ont toujours pourchassé les individus disposant du fond de leurs propres ressources car ces gens sont les plus réfractaires aux injonctions du pouvoir. Les goulags et autres stades de football sont remplis d'individualistes livrés à eux-mêmes, marginaux, révoltes, arrêtés pour leurs critiques du système autoritaire.

La Nature Humaine

La nature humaine, jusqu'au confins des années soixante, a été modelée, forgée par le groupe qui lui a dicté son appartenance, son identité et son comportement. Les difficultés que traverse actuellement notre société peut être imputés au manque d'identification personnelle qu'ont les gens et à leur attachement aux valeurs du groupe qui priment celles de l'individu. Les problèmes qu'engendrent cette situation, les abus qui en découlent, le manque de structure personnelle d'identification individuelle qui en est la conséquence, nécessite une nouvelle approche de la prise de conscience de la véritable nature humaine. Il est indispensable, pour sortir du marasme actuel, que l'individu reprend ses droits et devient une entité entière à part, loin de l'importance du groupe. Relisons l'article de Georges Krassovsky, sans préjuges, car les thèses qu'il développe sont belle et bien les prémisses pour une véritable résolution des problèmes humains.

L'article de   G.Krassovsky

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ARGUTIE POLITIQUE

Du primat de l’argutie sur le raisonnement

Lorsque le raisonnement en politique est utilisé à des fins de persuasion, les argumentations trop subtiles deviennent des arguties. Dans un concert unanime, les politiciens se piquent de ces raisonnements politiques à des fins de manipulation et trouvent normaux ces moyens d'imposer ces idées pour la direction démagogique des âmes des citoyens.

L'analyse du fond de la pensée du politicien radical, secrétaire patronal et chroniqueur Olivier Meuwly est révélatrice et peut se résumer simplement :

Exemple de la prose  d'Olivier Meuwly   parue dans "Le Régional"

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La Pensée-unique

néolibérale

"La pensée unique" actuellement en vigueur se résume à la croyance que l'économie de marché est la base matérielle inéluctable et le fondement matériel nécessaire de toute construction humaine et que la prospérité d'une société ne peut être assurée que par l'industrie et le capital, les entreprises et ses moyens de production.

L'économie ne peut être, surtout dans son acceptation moderne, l'instrument de la réalisation de la civilisation. Ceci doit impérativement rester l'apanage des activités humaines dans leurs sens le plus large, depuis la procréation, en passant par les travaux domestiques, jusqu'aux arts et la philosophie.

Donner trop d'importance à l'économie, même au service de l'homme, est le moyen le plus sûr d'en devenir ses esclaves et de vivre sous des contraintes intenables et inhumaines. La crise actuelle est le résultat d'une société ayant pour base la transformation de l'être humain en consommateur et la satisfaction de ses besoins par la création de richesses matérielles par la finance et l'industrie. Ce monde du "tout-économique" est totalitaire car l’hégémonie de la finance et de ses rapports de force sont à la genèse de la domination unilatérale que nous subissons. Un philosophe a dit que l'économie de marché basée sur la concurrence, c'est la guerre menée en temps de paix. Cette économie s’est donnée les moyens de contrôler la société et de dominer les gens réduits à des simples consommateurs pour qu'elle fasse siennes les impératifs catégoriques basés sur les théories de concurrence et de profits en se soumettant docilement aux diktats de ses autorités.

L'économie doit toujours être analysée par rapport aux intentions de ses servants. Nous pouvons dès lors constater que c'est plutôt la recherche du pouvoir et l'excitation de son exercice qui les motivent. Les capitaines de l'économie et les politiciens, forts de cette puissance, s'érigent en interlocuteurs incontournables du débat sur notre avenir social et politique. Ces dirigeants, auteurs et adeptes de cette pensée-unique, prétendent nous imposer un seul mode de vie possible. Empêtrés dans ce matérialisme, peut-on leur faire confiance pour résoudre les problèmes de société créés par l'application de leurs théories économiques néo-libérales ?

Dans ces conditions de gestion exclusivement économique de nos activités humaines, comment prendre en compte les spécificités propres à chaque être humain ?

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De quelle philosophie la société a-t-elle besoin ?

et quelle est celle qui domine ?

En s'en prenant aux communistes, socialistes, féministes, tiers-mondistes, anarchistes, écologistes, syndicalistes, contestataires, pacifistes, libertaires et romantiques, la droite cherche à maintenir la pression pour assurer le contrôle de la société. Dans des longs articles accablants, elle les accuse de pratiquer un écolo-socialisme réformiste, immobiliste et planificatrice qui exsuderait la haine de la modernité et dont «le vrai visage (l'écologisme) n'aspire qu'à plier l'économie à ses conceptions mystiques et mythiques de la Nature...» (sic !)

Or quelle est la réalité ?

La construction de la société de consommation emprunte des chemins obscurs. Un des thèmes récurrents du discours politique est celui de la croissance économique. Totalement dépourvu d'une définition claire et utilisable, ce type de développement de l'industrie affleure autant chez les manageurs de puissantes multinationales que chez les entrepreneurs fondamentalistes. Heureux de ce consensus, les politiciens s'en servent à tout bout de champ et ont fait de ce concept creux une "sorte de Graal", de sauveur à la fois de la planète et du bien-être des citoyens.
Mais cette fameuse croissance économique n'est pas clairement circonscrit et ce flou permet à l'économie de prendre une place dominante dans l'activité politique et sociale. On sait que les groupements patronaux et une partie croissante de la droite radicale-libérale veulent en tirer une philosophie de base pour l'humanité entière, une pensée-unique où l'individu sera soumis aux besoins de la société de consommation, de ses industriels et de ses financiers.

Le véritable but de la droite serait-il d'imposer sa conception de l'économie et de l'industrie sur la société ?

En se référant, dans ses publications dogmatiques, au réalisme économique, au capitalisme productiviste et compétitif, aux dures contingences de l'économie avec ses conditions de travail contraignantes et à l'organisation du "moins d'état", il contribue à mettre en oeuvre sa domination, le contrôle et la mise au pas du prolétariat et du salariat. En faisant référence à une vision élitiste et discriminatoire de la société, sa propagande durcit les relations entre les hommes. Le résultat: la montée en pouvoir d'une nouvelle droite autoritaire et péremptoire, le triomphe du matérialisme sur la vie et ses conséquences - société à deux vitesses, dépression, chômage, crises de société, conflits sociaux, jeunesse désemparée.

Qui l'expliquera aux entrepreneurs radicaux de ce nouveau siècle, en retard d'une évolution, coincés qu'ils sont dans les visions darwiniennes du 19ième siècle ?

Exemple de la prose   d'Olivier Meuwly   parue dans "Le Régional"

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La lutte que la Droite mène contre la Gauche !

alors que la lutte de gauche est sociale !

par Uli Windisch * dans  "Les Observateurs"   nouveau site très à droite lancé le dimanche 29 Janvier 2012

Le politiquement correct et comment y remédier

La lutte contre bien-pensance de gauche et le politiquement correct constitue l'un de nos fils conducteurs. Quelques précisions sur la nature de ce phénomène et une invitation à vous joindre à nous dans la lutte contre cette tendance encore fortement présente malgré les dénégations instantanées.

WindischLa critique, activité en réalité noble et exigeante par excellence, s'est peu à peu dégradée en une sorte de simple dénonciation - délation, facile et méprisante, voire haineuse. Cela est assez fréquent aussi bien dans les sciences sociales que dans le journalisme.
Depuis quelques années, l'analyse dite critique a trop souvent pris l'allure du fameux "politiquement correct", cette forme de prêt-à-penser qui se voudrait critique mais qui ne l'est guère. Il nous faut donc urgemment une critique des "critiques", une critique des pseudo-critiques engoncés dans le corset des multiples formes de l'actuelle bien-pensance envahissante. Cette nouvelle tâche est plus rude qu'il n'y paraît: plus une analyse devient simple, simpliste et caricaturale, plus elle devient arrogante et prétentieuse.
Du poste glorieux et facile d'attaquant, ces pseudo-critiques sont maintenant eux-mêmes critiqués et attaqués, ce qui est bien sûr une position nettement moins agréable. D'où la construction d'une parade, dont une des formes consiste à prétendre que le politiquement incorrect est devenu le nouveau politiquement correct !

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* Uli Windisch - professeur de sociologie à l'UNI de Genève

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réponse de NICOLAS TAVAGLIONE* du "Le Courrier" dans ENTRE LES LIGNES
du jeudi 9 février 2012

Esprit es-tu là ?

Une nouvelle "plate-forme médiatique" est née. Baptisée  «lesobservateurs.ch», elle se veut résolument de droite, éprise de vérité et surtout courageuse. Tremblez gauchistes: Uli Windisch monte sur le ring.

TavaglioneEt l'homme n'est pas du genre à se laisser intimider: «Il faut vraiment être "blindé" et très déterminé pour nager à contre-courant.» Torse nu comme Poutine dans la taïga gelée, l'éminent sociologue a donc décidé de pourchasser les fausses évidences de la "bien-pensance de gauche" jusque dans les toilettes de l'histoire. Et ça commence fort: «Asile: trop c'est trop», «Mariage, homosexualité: l'Eglise est-elle allée trop loin?», «Heureusement il y a Standard's & Poor». Bref, ça défouraille avec hardiesse.
M. Windisch expose la philosophie de sa plate-forme dans plusieurs textes inauguraux. Il y part d'un constat. La presse est à gauche et ne dit pas la vérité – car elle est occupée à paraître «ouverte», «progressiste», «généreuse», «béatement antiraciste» et «tolérante jusqu'à plus soif». Or le peuple ne veut qu'une chose: qu'on lui dise «la réalité, rien que la réalité». Donc le «mainstream bien-pensant» ne peut que creuser «le fossé entre le monde médiatique et les citoyens ordinaires» – car, prémisse cachée, le peuple veut une réalité de droite. Il faut donc créer des «médias moins politiquement corrects»...

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* Philosophe, auteur du «Dilemme du soldat». «Guerre juste et prohibition du meurtre» et de «Gare au gorille». «Plaidoyer pour l'État de droit».

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Réponse de GPTGPT

Il y a idéologie et idéologie !!

La droite entend fustiger la gauche en taxant ses ambitions d'idéologie, et elle espère lutter contre cette gauche en condamnant le fil conducteur qui la constituerait selon elle, soit sa bien-pensance et le politiquement correct de gauche. Mais à l'aune de la définition que la droite donne au mot "idéologie", son entreprise de démolition de la gauche prend des allures idéologiques !

En effet, la droite, pour concrétiser sa lutte, utilise les moyens mêmes qu'elle reproche à la gauche, soit le dénigrement rageur de la bien-pensance et du politiquement correct de gauche. De plus, en donnant consistance à son approbation du politiquement incorrect en étant inconditionnellement "réaliste", "pragmatique", "crédible", "intelligente", "étudiée", elle verse dans la facilité très simpliste, verbalement en tout cas.

L'observation clinique de l'état de notre société nous démontre, sans peine aucune, que la Suisse vote à plus de 70% à droite et que la sociale-démocratie est très mal vue dans nos contrées, presque toutes ses propositions étant combattues avec la vigueur la plus extrême. On en est même à accuser la gauche de ce que les problèmes actuels découleraient d'une bien-pensance de gauche forcement "idéologique". Or l'actuelle bien-pensance, après la lecture attentive et l'écoute approfondie des médias, serait envahissement de ceux-ci par une avalanche de communiqués venant plutôt de la droite patronale et économique qui chercheraient par tous les moyens à formater les populations pour leur faire accepter l'incontournable société de consommation. Cette indigence de la pensée, doublée de l'arrogance des élites, possède une faculté d'intimidation détonante où toute réponse de la gauche serait ressentie automatiquement comme une tentative de dénigrer, de ridiculiser, d'intimider, de culpabiliser ceux qui croient penser autrement, qui pensent penser tout simplement selon leurs appropriations et visions unilatérales du monde.

Sous le fallacieux prétexte de faire des analyses «objectives, rigoureuses, exactes et précises, vérifiées, pouvant rapidement saisir les idées les plus audacieuses, etc», on commet des affirmations idéologiques qui deviennent des ersatz de pensée et qui peuvent facilement se dégrader, comme nous pouvons aisément le constater lors de la lecture de la propagande insidieuse ourdie par une droite en manque de repères et confrontée à la réalité sociale amenée, n'en déplaise aux tenants de la droite libéralisée, par les multiples campagnes publicitaires vantant les mérites de la consommation et de la mentalité de droite seules à même, selon eux, de créer des richesses et de les partager, soit le summum de la pensée de type idéologique !

Lorsqu'on réussit à condamner la gauche parce qu'elle serait «ouverte, progressiste, généreuse, béatement anti-raciste, tolérante jusqu'à plus soif», alors nous avons atteint les profondeurs de la pensée idéologique, et il est pour le moins paradoxal que cette droite utilise la rigueur, l'exactitude et la précision dans la vérification, la rapidité pour saisir les idées les plus audacieuses et la longue patience dans leur élaboration, la capacité d'analyse détaillée et de synthèse, l'esprit positif de soumission aux faits et l'aptitude au doute et à la critique, la capacité à exploiter la fécondité de l'erreur et les progrès de la connaissance pour enfoncer définitivement la gauche dans l'ignominie !

L'usage de la critique par la droite, activité en réalité noble et exigeante par excellence, s'est peu à peu dégradé en une dénonciation et une délation facile et méprisante, voire haineuse. Tendant vers l'absolu et en panne de d'idées pour retrouver son lustre d'antan, la droite ne se gêne pas de "laisser braire" la gauche et de lui imputer le crime "d'auto-mutilation volontaire" où elle accuse la gauche de ses pseudo-critiques prétendument engoncées dans le corset des multiples formes de l'actuelle bien-pensance envahissante, en dénonçant une analyse qu'elle accuse d'être simpliste et caricaturale, arrogante et prétentieuse. Cette indigence de la pensée, doublée d'arrogance, possède néanmoins, encore et toujours, une faculté d'intimidation étonnante, et sa seule stratégie semble être de se contenter à se défendre contre la supposée bien-pensance ronronnante de la gauche.

La droite voudrait une véritable bataille des idées, sans tabous, une bataille riche, fondamentale, approfondie, contradictoire, à la hauteur de l'immensité, de la complexité et de l'urgence des problèmes qui menacent l'équilibre même de nos sociétés. Mais elle le fait en assénant ses vérités si verrouillés que la gauche ne peut être que perdante, car ses solutions seront immédiatement assimilées à des manoeuvres visant la destruction des valeurs de droite, celles de notre civilisation "supérieure", selon elle.

GPT

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Dérives du discours politique à des fins de ségrégation

Claude Guéant, ministre de tutelle de l'Intérieur en France, a déclenché une vive polémique en déclarant que «toutes les civilisations ne se valent pas» dans un discours sur la République, aussitôt dénoncé à gauche.

«Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique».

GueantAccusant «certains à gauche d'avoir sorti la phrase de son contexte et d'enlever ainsi la dignité du débat démocratique», le ministre a précisé sa pensée: «Cela veut dire très clairement que, pour nous, tout ne se vaut pas». À la question posée par le journaliste de RTL: «Notre civilisation était-elle inférieure quand la France n'accordait pas le droit de vote aux femmes (avant 1945) ou pratiquait la peine de mort (avant 1981) ?», le ministre a répondu: «Je dis très clairement qu'elle était inférieure à ce qu'elle est aujourd'hui».
Le ministre se range dans la catégorie de ceux qui différencient et hiérarchisent les hommes, permettant le basculement vers un véritable racisme culturel. Ces derniers, très graves, ont été bel et bien tenus par le ministre de l'Intérieur en fonction et marqueraient une nouvelle étape dans une dérive vers des extrêmes inacceptables, structurés notamment par des logiques d'infériorisation de "l'Autre". Claude Guéant a déjà suscité la controverse sur des sujets connexes, déclarant notamment en avril que «l'augmentation du nombre de fidèles musulmans posait "problème"», ou, fin mai, que «les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés».

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Le Pacte Politico-économique

"L'économie se trouve-t-elle à un tournant ?"

Des tenants de la philosophie économiste néo-libérale ne nous sont parvenues jusqu'à ce jour que des diatribes aussi moralisatrices qu'apocalyptiques sur un monde condamné à la déchéance si l'humanité entière ne se ralliait pas d'urgence à leurs préceptes, tantôt fondamentalistes, tantôt pragmatiques.

Mais la philosophie de base est restée désespérément la même: la valorisation extrême du matérialisme par la création de richesses par l'industrialisation et les instruments financiers.

Certains économistes semblent toutefois se rendre compte de l'impasse dans laquelle se précipite une pensée obnubilée par le profit, le rendement et la concurrence. Ainsi des économistes proposent-ils de réorienter le discours économiste vers une approche plus sociale et humaine du monde. Des nostalgiques de l'économie pure et dure ne peuvent admettre ce revirement et ne veulent pas reconnaître qu'elle n'est pas toute puissante. L'économie ne doit pas régenter le monde.

Une grave question demeure toutefois: cet économisme revisité annonce-t-il un authentique aggiornamento, rompant avec les dogmes passéistes et planificateurs en vogue jusqu'ici, ou ne représente-t-il qu'un avatar, uniquement destinée à dépoussiérer une philosophie profondément injuste et contraignante qui finissait par tourner en rond ?
C'est encore trop tôt pour le dire, l'économie néo-libérale semble avoir encore de beaux jours devant elle: le développement industriel et la croissance économique sont de nouveau à l'ordre du jour.

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Le ménage de la politique et de l'Économie

Economie :  Quelles sont ses veritables intentions ?

Une formidable campagne de promotion de l'économie est actuellement en cours. Cette initiative qui cherche la reprise de notre économie, ne représente qu'un avatar de cette philosophie du progrès et de la croissance dans laquelle le monde économique s'est embourbé. Derrière cette initiative se cache en outre une volonté moralisatrice révélatrice: les dirigeants affirment eux-mêmes vouloir «changer l'attitude des suisses quant à l'économie».

Voici le vrai problème posé! Les initiants ne conçoivent le fonctionnement de l'économie qu'au travers des schémas les plus bornés pour enfin expliquer à la "plèbe braillante" (sic!) comment s'y conformer. Ainsi, leur argumentaire collationne-t-il toutes les mesures possibles et imaginables susceptibles de revitaliser l'économie:  baisse des salaires, nouvelle loi sur le travail restrictive, licenciements, conditions-cadres favorables qu'aux employeurs, déréglementation, libéralisation, et tout cela sans référence aucune aux conséquences sociales...

Les initiants prétendent, dans leur propagande, offrir les bases d'une revitalisation économique de la Suisse. Le cortège de mesures qu'ils proposent s'avère en fait purement dogmatique et fait fi de toutes les contraintes de la vie humaine et de la société. Ce qu'ils souhaitent, c'est un retour à une ère où, apparemment, «on savait travailler, où la finance était roi et le maître respecté». Belles formules! Mais que valent-elle dans la réalité ?

Les capitaines d'industrie et les milieux économiques postulent la croissance et la création de richesses par l'industrialisation, seule échappatoire, à leurs yeux, hors de la "gangue" du chômage et de la crise. Les résultats économiques d'une telle démarche sont déjà visibles: la régression, la précarisation, avec, comme corollaire, une paupérisation accrue. Sur le plan philosophique, ce n'est guère mieux: leur société ultralibérale ne pourra s'imposer que sur un mode dirigiste, au plus grand mépris de ce que l'on appelle "la liberté individuelle" !!

G.Tafelmacher

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Discussion entre militants au lendemain d'un week-end de votations septembre 2005

La Droite :  quelles sont ses véritables intentions ?

Quidam : Nous avons voté "OUI" aux "bilatérales" dans l'espoir d'être "ouverts", européens etc, suivant en cela les patrons qui nous ont parlé "d'ouverture" ainsi que Blocher. Ces votations ont permis à la droite de se refaire un sérieux relooking, paraissant plus "humaniste", défendant les travailleurEs et acceptant les mesures compensatoires...
Forts de cette aura de ce "oui", ces mêmes vont voter aux chambres fédérales la suppression du droit au permis C d'établissement, le durcissement de la loi sur (contre) l'asile, la suppression du droit de recours des associations de défense des milieux et d'autres réjouissances encore! Après les grands discours d'ouverture de ce dimanche de votations, les milieux économiques et politiques dominants de ce pays ont tombé le masque, et la soi-disante "droite moderne et humaniste", suit en cela les idées de l'extrême-droite.
Le "OUI" de droite, c'était du populisme électoraliste pur sucre car enfin et quoique l'on peut dire sur "l'ouverture" du 25 septembre, ces bilatérales sont une invention de l'UDC pour s'assurer que JAMAIS la Suisse n'adhérera à l'Union Européenne!! Même si j'admets qu'il y a eu quelques "améliorations" qui donnent de vrais droits aux gens, il n'empêche que, nous vivons maintenant sous la férule de l'UDC, point !!

Lambda : Ben oui, je partage ton indignation, si ce n'est que je ne me suis pas fait trop d'illusion durant la récente campagne et j'ai trouvé qu'il y avait un fond xénophobe très présent y compris au sein des partisans du OUI.
J'ai tendance à comprendre les décisions des Chambres de ce début de semaine comme autant de gages donnés par la droite à cette xénophobie de masse, pour compenser leurs appels à une certaine ouverture...
Ces accords bilatéraux ont quand même donné de vrais droits aux gens (droit au séjour, au regroupement familial étendu, au retour, etc.), chose qui évidemment ennuie profondément notre ogre milliardaire raison pour laquelle il s'est empressé de priver tous les extra-européens, les 4/5 du monde, de tout droit en matière d'immigration !.

Q : Alors dis-nous, cher Maître dans quelle société on vit, qui la dirige et comment faire pour s'en affranchir. Parce que si l'avenir c'est l'utilisation des troupes anti-terroriste de l'armée avec l'aval de l'Elysée pour arrêter une grève sur un ferry corse, alors notre lutte risque bien d'être armée.

L :  Mais nous sommes dans une société d'oppression capitaliste et patriarcale, dont les dominants sont en majorité des vieux mâles belliqueux de peau blanche, qui mettent en place toutes les politiques possibles destinées à répondre à leurs intérêts particuliers au détriment de ceux du plus grand nombre. Nous redécouvrons cette réalité à chaque votation essentielle...
L'histoire du ferry montre bien comment on utilise les moyens armés pour réduire des conflits sociaux, et c'est très grave...
La politique que mène la droite ne peut que nous pousser à la révolte car son but premier est d'augmenter toujours plus son pouvoir et sa richesse. Comme il se trouve que les gens opprimés et exploités qui enrichissent la droite en viennent, pour certainEs, à se révolter, alors on les réprime. La révolte et sa répression sont des effets de la cause initiale, mais la droite l'assume plutôt bien apparemment.
Pour s'en affranchir, les directions données par quelques vieux sages, philosophes ou militants, restent valables: la lutte sociale menée par celles et ceux d'en bas et pour le profit de toutes et tous.
Nous sommes un certain nombre à dénoncer ce système. Mais nous ne sommes certainement pas assez à le faire et nous ne sommes pas suffisamment entendus. La question principale d'arriver à convaincre un maximum de gens de se mobiliser contre les dominants, et non contre des boucs émissaires, lutte beaucoup plus difficile et effrayante.
D'un point de vue anarchiste, il me semble important de défendre l'idée suivante: l'action de chacun est utile et ne doit pas être conditionnée à son charisme ou autres caractéristiques personnelles; chacun doit pouvoir dire son mot, être entendu et son opinion réellement prise en compte dans la formation de la volonté générale. Nous pouvons tous, à notre niveau, faire des choses politiques, même si on est sans envergure ni charisme ni pouvoir !
Mais la lutte sera encore longue, ne serait-ce qu'en raison du fait que les dominants maîtrisent les moyens d'information, et donc qu'ils parviennent à mettre beaucoup de confusion dans les esprits...

Q : Entièrement d'accord pour la lutte à notre niveau !!!
Et c'est bien pourquoi je lutte à mon niveau au sein des associations de quartiers, d'entraide, au raz le trottoir avec des pétitions, initiatives, etc, en travaillant avec des gens qui ne se prennent pas pour Crésus et qui ne cherchent pas leur avancement ou leur gloire sociale.
La politique anti-sociale de la droite cherche à pousser les gens à la révolte pour mieux les matés après en parfait adéquation avec le système Napoléon III, Haussmann et compagnie de répression des soulèvements populaires et il faudrait dénoncer cela avec la plus grande vigueur, dans tous les domaines, en réponse à toutes les attaques.
Pour finir, je m'inquiète de voir que la droite n'a pas compris sa responsabilité dans ce qu'est devenue cette société avec ses violences, ses incivilités, ses dérapages, ses faits de société, ses problèmes de société, et ses diatribes sur la délinquance juvénile dans la ville en sont l'expression même...

L : Je crois bien qu'elle l'ait parfaitement compris, et que ce soit pour cela qu'elle renforce son appareil répressif et qu'elle augmente son système carcéral !
C'est là qu'on voit à quel point on est loin de nos idéaux, puisqu'on privilégie les vieux grigous milliardaires forts en gueule et que l'on ignore l'avis de la majorité des gens simples et modestes.
Il y a encore bien à lutter...

Q : Lutter, on ne fait que cela à un tel point qu'on oublie de vivre sa vie !
Viva la lucha finale...

L :  Hasta la victoria - on va bien en trouver quelques unes, allez !

Quidam et Lambda - 2 militants de longue date pas encore trop désespérés et ne se faisant aucune illusion !




Articles complié par G.Tafelmacher
tiré des lettres de lecteur envoyées aux différentes rédactions et parues dans les journaux locaux . . .




Liens

à d'autres   pages politiques

Loïc WACQUANT -  "Les prisons de la misère"  (Ed. Agone)

Loïc WACQUANT -  "Punir les pauvres"  (Ed. Agone)














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