Armée

CONTRE LA GUERRE

manif

Jamais nous ne les laisserons en paix !

Près de cinq mille personnes se sont données rendez-vous sur La Place Neuve à Genève pour protester contre l'escalade de la violence de la riposte américaine suite aux attentats terroristes contre le World Trade Center et le Pentagone. Cette manifestation pour la Paix rejoignait celles qui se sont déroulées dans quarante autres villes du monde. Témoignage d'un participant.

Le soleil d'automne, transperçant les derniers nuages d'une journée qui s'annonçait radieuse, ne parvient pas à réchauffer les mines graves des 5'000 personnes réunies autour de la Place Neuve. Tout le monde est soucieux de faire connaître son opposition à la guerre et aux solutions guerrières. On discute presque fébrilement mais à voix basse comme si on avait peur de son propre audace devant les critiques sans ménagement ni complaisance contre les intervenants de la toute puissance économique et politique et de ses choix sécuritaires. Resserrée les uns contre les autres comme pour chercher réconfort et chaleur humaine, la foule multicolore et multinationale passe en revue ses réactions aux événements tragiques de New York et de Zoug. Agrippé à une quantité réjouissante de pancartes, banderoles et autres cartons remplis de slogans tant contre la guerre que contre l'économie qui amène les conditions de cette nouvelle guerre souterraine qui ne dit pas son nom, le cortège qui s'ébranle dans les rues de Genève est pacifique, presque recueilli mais aussi très revendicatif dans les slogans lancés par des groupes féministes et libertaires.

La paix est sur toutes les lèvres: comment la sauver (comme si elle existait avant), comment l'instaurer, comment la construire! Ce qui est sûr c'est que la paix, comme le rappellent les différents intervenants de la journée, est une chose trop importante pour la laisser aux militaires, et même aux militaires suisses comme le préconise la nouvelle loi militaire sur les modalités d'engagement de la troupe. La manifestation est aussi l'occasion de rappeler les vraies causes du terrorisme. Accusée désignée: l'économie libérale et ses agissements commerciaux qui ont des effets dévastateurs sur la société. Avec à la clef, un renforcement de l'État sécuritaire qui porte atteinte aux libertés civiles et qui criminalise tout mouvement d'opposition et de l'antimondialisation. L'état de guerre va renforcer à son profit la peur, en brisant net les recherches citoyennes pour l'amélioration de la cohérence du tissu social. Des années de travail pour dénoncer la domination du pouvoir financier pourraient être foulés au pied au nom des "réalités" guerrières.

Mais la plus grande peur était celle de voir la reconnaissance des problèmes psychologiques consécutifs à la domination et au pouvoir passer à l'arrière plan des préoccupations. La rébellion et la contestation sont déjà réprimées car assimilées au terrorisme. Le retour de l'autoritarisme est au programme.

Georges TAFELMACHER


Arrêtons les guerres

Les dures réalités commencent à se faire jour. La guerre comme moyen de résolution des problèmes humains doit arrêter. Nous devons œuvrer avec une détermination accrue pour mettre la fin aux guerres honteuses et dans ce but, nous devons commencer à réfléchir à comment mettre un terme à notre addiction à la violence de masse, et à utiliser les énormes richesses de notre prospérité pour satisfaire les besoins humains? Autrement dit, ne devrions-nous pas commencer à envisager de mettre un terme non seulement aux guerres actuelles, mais aussi à la guerre en tant que telle? Peut-être le moment est-il venu de conduire l'humanité sur la voie de la santé et de la guérison en mettant un terme au recours à la guerre pour imposer ses critères.

guerre Un groupe de personnalités connues au niveau international, et célébrées aussi bien pour leur talent que pour leur engagement pour les droits humains – Gino Strada, Paul Farmer, Kurt Vonnegut, Nadine Gordimer, Eduardo Galeano et d'autres encore - va bientôt lancer une campagne au niveau international dans le but d'engager des dizaines de millions de gens dans un mouvement pour renoncer à la guerre. Ils espèrent que ce mouvement atteindra une telle ampleur que des gouvernements, confrontés à une résistance populaire, trouveront difficile, voire impossible, de mener la guerre. Peut-être le moment est-il arrivé oû une telle idée pourrait prendre de l'ampleur.

Pour lutter contre cette proposition, les dirigeants politiques invoquer l'argument suivant: nous ne pourrons jamais éliminer la guerre parce qu'elle ferait partie de la nature humaine. Or, l'histoire nous fournit la réfutation la plus concluante à cet argument: elle ne nous montre nulle part des peuples qui se précipitent spontanément pour faire la guerre à d'autres peuples. Ce que nous voyons, par contre, ce sont des gouvernements qui font des efforts acharnés pour mobiliser les populations pour faire la guerre. Ils doivent séduire des soldats avec des promesses d'argent, d'éducation, ils doivent persuader des jeunes dont les perspectives sont extrêmement limitées, qu'il y a là une chance d'obtenir du respect et un statut social. Et lorsque ces manœuvres de séduction ne donnent pas les résultats escomptés, les gouvernements doivent utiliser la cœrcition - ils doivent recruter de force les jeunes, les obliger à faire leur service militaire, les menacer de prison s'ils ne s'y soumettent pas.

Le pouvoir des puissants, même s'il peut paraître écrasant, est fragile. Il dépend en effet de l'acceptation, de la soumission des peuples. Lorsque cette subordination fait défaut, les entités les plus puissantes, les gouvernements armés et les firmes richissimes qui détiennent le pouvoir, qui monopolisent les richesses, qui contrôlent l'information, ne peuvent plus poursuivre leurs guerres ou leurs affaires. Des grèves, des boycotts, le refus de coopérer peuvent réduire à l'impuissance les institutions les plus arrogantes.

Il existe un pouvoir plus grand que les fusils et la richesse - la volonté populaire. Lorsqu'il n'a plus pu compter sur la loyauté de ses militaires et le soutien de ses citoyens, les gouvernements les plus puissants de la terre, ne peuvent que se retirer. Il est arrivé, occasionnellement, au cours de l'histoire, que cette puissance des citoyens se manifeste pour arrêter des guerres, pour renverser des tyrannies. Peut-être le moment est arrivé d'en terminer avec la guerre, et de conduire l'humanité sur la voie de la santé et de la guérison.

Einstein, qui a réagi contre des tentatives "d'humaniser" la guerre, a dit:  «La guerre ne peut pas être humanisée, elle ne peut être qu'abolie.»  Ces fortes vérités doivent être répétées jusqu'à ce qu'elles pénètrent de manière indélébile dans nos pensées, jusqu'à ce qu'elles se transmettent à d'autres, jusqu'à ce qu'elles deviennent comme un mantra répété partout dans le monde, jusqu'à ce que le son de ces mots devienne assourdissant, et noie enfin le bruit des fusils, des roquettes, des avions.

Howard Zinn, historien américain


...11 septembre: non, rien n'a changé

Ainsi il parait que le monde n'est plus le même depuis le 11 septembre 2001! Finis la terreur, l'exploitation, le racisme, le sexisme, les catastrophes écologiques, les inégalités sociales, la répression des mouvements sociaux, les privatisations, la misère, la faim, la torture, les spéculations sur nos vies...? À y regarder de plus près il semble au contraire que ce monde est encore plus identique qu'avant et même pire !

Identique, parce que les attentats du 11 septembre 2001 se sont passés en dehors de notre volonté, dans la plus pure logique du système capitaliste! Les vies humaines ne valent rien lorsque sont en jeu pouvoir et parts de marché. Nous avons juste été invitées à consommer l'événement devant la lucarne-prison qu'est la télévision. Entre deux ralentis de tours qui s'effondrent, entre deux journalistes qui bégayent des lieux communs, on nous servait des pubs pour garder l'haleine fraîche et rester sveltes.

Identique, parce que la guerre du bien contre le mal que les États-Unis proposent comme remède aujourd'hui a toujours été un de leur vieux fonds de commerce. La nouvelle guerre des États-Unis est une vieille guerre, c'est la guerre impérialiste que les États Unis et l'Occident mènent depuis des décennies contre le Sud. La nouvelle guerre des États-Unis n'est autre que la poursuite du nouvel ordre mondial.

Identique parce que nous avons été dépossédéEs du droit d'être indignées et révoltées par ces attentats puisqu'il s'agissait d'une obligation et gare à celles et ceux qui avaient l'outrecuidance de demander pourquoi on ne faisait pas de minutes mondiales de silence pour les palestinienNEs, les colombienNEs, les ex-yougoslaves, les RwandaisES, etc.

Identique parce que celles et ceux qui vont payer ne seront pas, si nous laissons faire, les dirigeants de ce monde prêts à tous les massacres pour rester aux commandes. Ça ne sera pas non plus ceux qui sont prêts à tous les massacres pour être calife à la place du calife. Les commanditaires de ces attentats incarnent aussi peu l'anti-impérialisme que George "Doubleyou" Bush le combat pour la liberté. (en anglais: double you = les deux face de Janus !) Si nous laissons faire, ce sera comme d'habitude aux peuples de payer, aux femmes, aux pauvres, aux immigréEs, à celle et ceux de la périphérie.

S'il devait s'avérer que derrière ces attentats se cache Ben Laden - ce qui pour l'instant n'est pas démontré - nous devons bien constater qu'il partage avec George Doubleyou une vision du monde somme toute assez similaire. Ben Laden n'est pas plus fou de dieu que le fils à papa qui dans son incommensurable bigoterie parle de croisade, de justice infinie et de lutte du bien contre le mal. C'est le même dieu qui leur sert de prétexte. La seule différence est que les États Unis ont une banque centrale et qu'ils ont donc en plus la possibilité d'imprimer "In God We Trust" sur leur billet vert, démontrant ainsi que dieu et dollar ne font qu'un.

Indignation presse-bouton

"Un, deux, trois indignations" pourrait s'appeler le nouveau jeu télévise. Cela fait des années que le régime autoritaire des talibans est en place, des années qu'il méprise le peuple et avant tout les femmes, des années qu'il est dénoncé et combattu notamment par des femmes afghanes. Cela n'avait jusqu'à présent par ému les dignitaires des États-Unis, qui ont armé, instruit, financé et permis l'existence politique tant de Ben Laden que des talibans alors utiles contre l'URSS. Notons qu'une des alternatives à la dictature des Talibans envisagée par les conseillers américains est le retour du roi. Fort de ce soutien ce dernier aurait déjà déclaré être prêt à collaborer avec les talibans.

Lorsque les États-Unis déclarent vouloir s'en prendre non seulement aux terroristes mais encore à ceux qui les ont soutenus, il y a de forte chance qu'ils doivent commencer par se bombarder eux-mêmes. Dans le cas de la guerre du Golfe déjà, ce salaud de Saddam Hussein, décrit alors par les États-Unis comme le nouvel Hitler, avait auparavant été financé par l'Oncle Sam contre l'Iran. Lorsqu'il avait bombardé à l'arme chimique le Kurdistan irakien, la "tempête du désert" déclenchée plus tard par l'Occident avait tout au plus été une tempête dans un verre d'eau. Il y a les dictateurs utiles, et puisque Saddam Hussein est toujours en place malgré l'anéantissement de la population irakienne par les bombardements d'abord, par l'embargo américain ensuite, on peut penser qu'il est encore de quelque utilité.

Dans le flot des infos médiatiques, plusieurs points nous laissent perplexes: les délits d'initiées, la rapidité pour déclarer Ben Laden coupable, l'absence de preuve et le discours "on en a, mais on peut pas les donner". Pour mémoire, rappelons que lors de l'attentat d'Oklahoma City, les regards se dirigèrent aussi immédiatement vers le Moyen Orient. Il s'avéra ensuite que l'auteur désigné fut un américain blanc d'extrême droite. Il fut condamné à mort et exécuté aussi vite que la piste d'extrême droite fut abandonnée. Et que penser du terrorisme d'État américain qui est capable de balancer des bombes atomiques sur des populations civiles, poser une bombe dans une gare en collaboration de l'extrême droite italienne comme ce fut le cas en 1981 à Bologne, ou, un certain 11 septembre 1973, organiser le coup d'État qui mit aux commandes du Chili le général Pinochet avec son lot de disparuEs, de mortEs, de torturéEs. La liste serait encore longue, sans compter les politiques directement responsables de famines et maladies.

Des avions qui tombent à pic

Nous ne savons à l'heure qu'il est toujours pas qui a perpétré ces attentats causant la mort de plusieurs milliers de personnes. Si les États occidentaux ont été en première ligne pour les condamner, ils sont aussi les premiers à les instrumentaliser pour justifier leurs politiques de plus en plus racistes, sécuritaires, antisociales et répressives. Les premiers visés en sont les immigréEs puis les mouvements sociaux qui pour nos démocrates commençaient à donner un peu trop de voix dans la rue plutôt que dans les urnes. Nous avons vu récemment à Göteborg comme à Gênes comment le "monde libre" entendait traiter la contestation populaire lorsqu'elle prend un peu d'envergure. Bush, Berlusconi & Co faisaient déjà l'amalgame anti-mondialisation = terrorisme avant le 11 septembre. De mystérieuses bombes, rappelant la stratégie de la tension des années 1970, explosaient d'ailleurs ces derniers temps en Italie. Et comme un malheur n'arrive jamais tout seul, c'est aussi une aubaine pour les curetons de tout acabit qui peuvent enfin remplir leurs églises désertées de gens éplorés et faire sonner leurs cloches à s'en faire péter les tympans. Si vous êtes athées tant pis pour vous.

À George II le mal élu, cela permet de tenter de se refaire une cohésion nationale et de faire passer en arrière plan les critiques internationales sur la peine de mort, le refus américain du protocole de Kyoto et autre traité sur les mines antipersonnel, le possible refus de la Cour Pénale Internationale et qui sait, de relancer la guerre de étoiles.

Contre la paix sociale

Compte tenu de la succession effrénée d'aventures guerrières, d'attaques terroristes et catastrophes industrielles qui se perpétuent ces jours, le pouvoir ne manquera pas d'utiliser ces événements pour compléter les conditionnements mentaux des individuEs. Il y a déjà l'unanimité autour de la condamnation du terrorisme, de l'acceptation de d'une paix policée rouleau compresseur, de l'imposition d'une logique sécuritaire où fleur bon le manichéisme et le jugement d'autrui et où les camps antagonistes se renforcent et se démarquent. Les prochains pas conduiront à une criminalisation des mouvements antimondialisation et à la marginalisation de toute contestation, désignée de non-intégrable et incivile, nouveau mot pour mieux casser les résistants à la domination actuelle. De plus, cette focalisation sur la guerre met en parenthèse toutes les autres luttes sociales.

Les tenantEs du discours sécuritaire de la tolérance zéro n'ont bien sûr pas pu s'empêcher de surfer sur la vague, quoiqu'il est à remarquer que cela n'a pas empêcher les attentats WTC. Ainsi nous devrions aujourd'hui choisir entre la liberté et la sécurité. Les capitalistes, les chefs d'État occidentaux et certains intellectuels de marché ne se gênent pas de faire des amalgames douteux entre les luttes "anti-mondialisation" comme ils disent et les attentats. Nous nous trouvons cependant mieux arméEs pour répondre, grâce aux luttes internationales menées ces dernières années, qu'il y a dix ans, lors de la guerre du Golfe.

Nous ne voulons pas du discours dominant sur la paix où ce ne sont que des notions impératives de "faire la paix" en l'imposant par les forces armées, "être en paix" par la construction de refoulements de tous les sentiments trop passionnés, des réactions trop brutales, des tendances antagonistes et surtout là où il n'y a pas de vraie participation de l'inconscient de chacun dans la formation de comportements de relations constructives entre les gens.

Encore ne faut-il pas tomber dans le cul de sac du citoyennisme de proximité ou du pacifisme bêlant. Nous ne nous reconnaissons pas dans ces appels à la paix lancés un peu abstraitement ça et là en Occident car tout le monde fait sa propre idée sur la paix. La paix de qui et pour qui? Il n'y a pas de paix possible dans un système qui repose sur la domination, l'exploitation, le racisme et le sexisme. La paix ne régnait pas sur terre avant le 11 septembre et elle ne régnera pas après cette guerre contre le terrorisme. Les massacres seront tout aussi quotidiens, les exploitations encore plus dures et les injustices sociales encore plus criantes qu'ils le sont aujourd'hui.

Conclusions

Refuser cette guerre contre le terrorisme est en fait plus simple à faire pour la gauche combattante qu'en 1999 lors des frappes de l'OTAN sur la Serbie et le Kosove; cette fois les oppositions dans de nombreux pays n'en veulent pas des représailles américaines car elles ne résoudront jamais les injustices, la guerre ne faisant qu'exacerber tout ce qui mène à pareil état. Il faut sortir du discours:  "nous voulons la paix" car la guerre a été déclarée depuis longtemps, la différence est qu'aujourd'hui elle est révélée comme fait accompli et qu'on doit y adhérer sans réserve ni questionnement.

Nous ne voulons pas la guerre ni la faire. Si nous devons combattre, c'est au civil contre les pouvoirs de domination et cette lutte sera menée sans armes létales, uniquement avec nos analyses et dénonciations, la pression citoyenne de la rue, les grèves, les référendums, les oppositions légaux, et surtout la construction d'espaces où les gens pourront mettre sur pied des relations entre eux qui permettraient l'apport d'une autre société où la domination et le contrôle s'exerceront sur les tenant du pouvoir et non sur les sujets de ce pouvoir.

Nous ne voulons pas d'une paix "embourgeoisée" autant que nous ne voulons pas de cette guerre. Nous n'avons pas à demander la paix car avec l'offensive ultralibéral, nous sommes dans une logique de confrontation sociale. Nous devons donc isoler les USA dans leur guerre, ne pas les appuyer et dénoncer leur politique intérieur comme étant celle qui respecte le moins les droits de l'homme dans leurs prisons, sur leurs places de travail, etc... En contrepoint, il faut déconstruire ce qui est donné par image médiatique et dénoncer comment ce qui est arrivé à pu être possible. Finalement, un soutien de cette organisation de femmes afghanes serait bienvenu en diffusant leur tract, en dénonçant les problèmes de l'Islam intégriste et le mépris autoritaire de l'existence de la femme, tout en précisant que cela n'est pas le "lot" de tout l'Islam.

La meilleure réponse est la poursuite des diverses luttes actuellement menées – régularisation des sans papiers, pour l'avortement, syndicales, pour des lieux autonomes, contre l'OMC et le WEF... – en s'appuyant sur les réseaux de luttes créés ces dernières années. Nos premiers ennemis, au sens qu'ils sont les plus proches géographiquement parlant, sont nos propres autorités.

Des révolutionnaires, internationalistes, féministes, libertaires, communistes


Pas de guerre entre les peuples !
Pas de paix entre les classes !


Appel du GSsA pour la manifestation du 10 novembre 2001


La guerre et l'OMC : deux faces du même système ravageur

Depuis le 7 octobre, un déluge de feu s'abat sur l'Afghanistan. Une des populations les plus démunies de la planète, déjà meurtrie par 23 ans de guerre, par les exactions des différents régimes, dernier en date celui des talibans, vit dans la terreur des bombes larguées par la plus puissante armée du monde.
Censée abattre le terrorisme, cette démonstration de force brute n'a pratiquement rien à voir avec la lutte au terrorisme. D'une part il s'agit de rétablir l'image d'invincibilité de la superpuissance. De l'autre, sous prétexte de la "lutte au terrorisme", les États-Unis et leurs alliés veulent poursuivre leurs intérêts géostratégiques, notamment pétroliers (les énormes gisements de gaz et de pétrole du Caucase et du Moyen-Orient). L'occupation militaire durable pour contrôler des régions qui revêtent une importance vitale pour les intérêts économiques des principales puissances est désormais une stratégie établie (Emirats du Golfe, Balkans).
La "main invisible" du libre marché a besoin du "gant de fer" des interventions militaires. Cet interventionnisme militaire n'a aucune vocation humanitaire. La violence structurelle du système économique dominant, la main invisible du libre marché qui appauvrit les 4/5 de la planète, a besoin du gant de fer du militarisme pour se maintenir.

Les pays riches imposent par le biais de l'OMC des normes qui transforment ce monde en une marchandise et leur permettent de s'approprier de manière totalement inégale et injuste les fruits du travail et les richesses au niveau mondial. Génératrice de misère, d'humiliation et de désespoir, cette appropriation par le "marché" des biens essentiels – l'eau, par exemple – provoque des situations d'instabilité et de conflit.

Le recours à la force ou à la guerre, est censé imposer une "stabilité" à ce monde ravagé par ce système économique dévastateur. La "stabilité" est nécessaire pour garantir les profits aux investissements du capital financier et elle est indispensable pour assurer l'approvisionnement de matières premières essentielles, comme le pétrole. Même en Suisse, le "plan directeur de l'Armée XXI" considère "les perturbations dans l'approvisionnement de certains biens importants", parmi les menaces auxquelles l'armée doit contribuer à répondre.

Les réponses militaires aux migrations sont inacceptables

Les effets dévastateurs des politiques néolibérales poussent des populations entières à la fuite. Au lieu de s'attaquer aux causes du problème, c'est par la militarisation des frontières maritimes et terrestres et par l'occupation militaire de pays pauvres que les pays riches veulent empêcher les réfugié-e-s de la misère et de la terreur de "déstabiliser" leurs sociétés.

Le contrôle et la répression militaires pour restreindre les flux migratoires en provenance des pays pauvres en fonction des seuls besoins des économies des pays riches est encore renforcée sous prétexte de la guerre au terrorisme. Le droit à la liberté de mouvement ne doit pas dépendre de la couleur du passeport. Nous refusons de vivre dans un monde partagé entre forteresses des riches et zones de combat ou occupation militaires !

L'OMC continue de protéger les marchands de mort

Les puissants entendent garder la haute main sur les moyens de contrôle et de répression militaires qui leur sont nécessaires pour maintenir leur "ordre" profondément injuste. L'on comprend dès lors aussi pourquoi tout ce qui a trait à la "défense nationale" - production et vente d'armes, entretien des armées - échappe totalement aux règles du libre marché imposées par l'OMC.

La spirale guerrière enclenchée suite aux attentats du 11 septembre permettra une explosion des dépenses militaires. Que ce soit parmi ses alliés européens ou parmi les pays asiatiques associés à sa cause, le gouvernement des États Unis favorise aussi ses marchands d'armements, ces mêmes pays étant amenés à intensifier leurs dépenses d'armement afin de s'aligner sur les standards militaires américains.

Un "choix de civilisation" que nous refusons

L'état de guerre continu et global, la "mission de civilisation" contre les "forces du mal", sont utilisés par les gouvernements étasuniens et européens pour réduire au silence toute critique et limiter gravement les libertés et droits démocratiques.

Mais l'état de guerre devient aussi le paravent utile pour imposer aux gouvernements du Tiers-Monde l'acceptation des décisions de l'OMC. Sommés de choisir entre "civilisation" et terrorisme, ces derniers sont acculés à accepter les décisions de l'OMC en matière de libéralisation des échanges, de marchandisation des prestations publiques. Comme si la privatisation de l'éducation et de la santé étaient un instrument pour faire face au terrorisme !

C'est pourquoi le Groupe pour une Suisse sans armée vous invite toutes et tous à manifester contre l'OMC et la guerre, samedi 10 novembre à Genève pour exiger :

appel du GSsA




Le monde n'est pas une marchandise
Contre l'OMC et un "libre" échange créateur d'inégalités
Contre la guerre pour l'imposer et diviser le monde
La guerre n'est pas une solution



Plate-forme du collectif romand contre la guerre:


Non à la guerre !
Halte aux bombardements !

En prétextant le "droit à l'autodéfense" pour répondre aux ignobles attentats du 11 septembre, le gouvernement des États Unis d'Amérique :


Face à cette situation, nous nous prononçons:
  1. Pour l'arrêt immédiat des opérations de guerre contre l'Afghanistan et pour le retrait de la région de toutes les troupes de la coalition emmenée par les USA.
  2. Pour le soutien aux forces démocratiques et progressistes en Afghanistan et dans la région, notamment aux organisations de femmes, seules susceptibles d'assurer un avenir démocratique aux peuples de la région
  3. Pour le retrait immédiat de l'armée israélienne des territoires occupés et pour la reconnaissance du droit à l'autodétermination du peuple palestinien.
  4. Pour la condamnation de la part du Conseil fédéral de l'effort de guerre américain et pour l'interdiction de l'utilisation de l'espace aérien suisse pour les missions militaires en direction du Moyen Orient
  5. Pour que le Conseil fédéral, garant international du CICR, exige publiquement le rétablissement des conditions essentielles à l'accomplissement de la mission du CICR en Afghanistan.
  6. Pour l'annulation unilatérale de la part de la Suisse de la dette du Tiers Monde, source parmi d'autres de la pauvreté et de l'humiliation qui constituent le creuset du terrorisme.
  7. Pour une aide massive et immédiate aux réfugié-e-s afghan-e-s, tant sur le plan alimentaire que sanitaire.
  8. Contre toute logique "d'union sacrée" et de limitation des droits démocratiques au nom de la guerre, notamment contre la mise au pas des organes d'information et contre les contrôles accrus de la population et contre toute logique de criminalisation des forces d'opposition.
  9. Contre toute forme de xénophobie et de racisme.

En constituant le Collectif romand contre la guerre, nous nous engageons à mener un travail de contre information et de mobilisation en faveur de ces objectifs, notamment par la diffusion de matériel, par l'organisation de moments publics de discussion, par des actions ponctuelles ainsi que par l'organisation de manifestations de rue.


Lausanne, le 1er novembre 2001, les initiants du collectif: Paolo Gilardi, Jean-Michel Dolivo, Tobia Schnebli


Halte à l'occupation et à la guerre
Pour la protection et la dignité des Palestiniens et des Palestiniennes
Contre la guerre et la division du monde pour l'imposer
Pour une paix juste

Appel à la manifestation à Berne

Samedi 6 avril 2002, 14 heures Zeughausgasse BERNE

La guerre de l'armée israélienne et l'emploi massif des armes contre la population palestinienne suscitent la réprobation et les protestations dans le monde entier.

Nous ne pouvons rester plus longtemps silencieux face aux morts, aux handicapés à vie, aux blessés, à la destruction des maisons, aux entraves contre les soins médicaux, à l'humiliation quotidienne de centaines de personnes et à la destruction d'infrastructures civiles en Palestine. Il est choquant qu'une grande partie de la population israélienne soutienne le déplacement forcé de la population palestinienne (qualifié par euphémisme de "transfert"). Nous comprenons la légitime résistance de la population palestinienne contre l'occupation et les discrimination, mais nous nous opposons aux attentats.suicides et à tous les actes de violence qui mettent en péril les civils, que ce soit en Israël ou dans les territoires occupés.

La paix est possible mais elle n'est envisageable que sur la base du droit international et sur le respect des droits humains. Elle doit être négociée politiquement, en accord avec les diverses résolutions de l'ONU. Seule une pression massive de l'opinion publique au niveau mondial permettra d'obtenir une paix juste. Toute forme d'antisémitisme et de racisme nuit gravement à cet objectif.

Nous demandons au Conseil fédéral de soutenir tous les efforts visant à la création d'un État palestinien aux côtés d'Israël et à permettre une vie commune des deux peuples sur la base de relations justes.

Arrêt de l'occupation et de la guerre !

Pour la protection et la dignité pour les Palestiniens et les Palestiniennes !
Ce que doit faire la Suisse:

Drames du Moyen Orient.

Par un message urgent auprès du Conseil fédéral, de l'ambassade d'Israël en Suisse et du CICR, le Parti du Travail POP demande instamment


La situation actuelle, dominée par l'esprit de vengeance, ne peut que dégénérer en un conflit très grave et d'une amplitude encore jamais vue. Les membres du Parti suisse du Travail POP s'opposent à tout terrorisme mais sont extrêmement choqués de constater que la résolution 1402 du Conseil de sécurité reste une fois de plus lettre morte. Le parti suisse du Travail POP appelle tous ceux qui partagent cette indignation et cette inquiétude à participer à la manifestation du 6 avril à Berne (14 heures, Zeughausgasse).


Association Aider Beit Sahour, Aide Sanitaire Suisse aux Palestiniens, Alternative Liste Zürich, Attac suisse, Berner Mahnwache für einen gerechten Frieden in Israël/Palästina, cfd, Les verts Suisse, PaixMaintenant, Association Suisse-Palestine, Guatemala-Netz Bern, Grünes Bündnis Bern, GSsA, Junge Alternative JA!, KKP/Kutüsch, Parti suisse du Travail POP, Palästina-Komitee Basel, Mouvement pour le socialisme, Rifondazione comunista Basel, Mouvement Suisse pour la Paix, Conseil suisse pour la Paix, SGA Zug, SoAl/Solidarität, Parti socialiste suisse.



Pour le respect total des Résolutions de l'ONU
Pour l'arrêt de l'humiliation des peuples des territoires occupés
et l'évacuation de l'armée israélienne

compilation: Georges Tafelmacher

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